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Les interviews de Rory

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Les interviews de Rory - Page 4 Empty Re: Les interviews de Rory

Message par Garbage Man Jeu 26 Juin 2014, 16:12

Tout spécialement pour vous, j'ai traduit l'interview donné par Shiv Cariappa le 19 juin 1991 à Boston (USA). Bonne lecture !

Shiv Cariappa: J’ai entendu dire de la part de Steve [Steve Karas anciennement de I.R.S Records] que vous avez un nouveau line up ou que vous êtes occupé à faire auditionner des personnes.

Rory Gallagher:  Oui, j’essaie avec de nouvelles personnes. Je suis toujours en bon terme avec les autres gars, mais ils ont formé un groupe. L’harmoniciste a l’habitude de jouer avec Nine Below Zero. Ils veulent toujours se rendre disponible pour moi pour certains concerts, mais ce n’est vraiment pas pratique. Nous avons une possibilité de concert à venir à New York, mais je ne pense pas que j’aurai un nouveau groupe prêt pour ça. Alors je vais devoir le faire avec l’ancien line up. Tout ça est un peu incertain en ce moment pour les prochains jours.

SC: Mais Gerry McAvoy est toujours avec vous ?

RG: Pas vraiment. Je veux dire, il ferait quelques dates avec moi si il était libre, mais à l’allure où je travaille je pense que je devrais trouver un nouveau groupe. Je suis désolé de le voir partir vous savez.

SC: Ouais, mais après 20 ans, je pense qu’il était temps de passer à autre chose.

RG: Les choses changent, vous savez. Ils ont commencé ces dates fortuites l’année dernière avec Nine Below Zero, et ils ont aimé ça, et aussi ils n’étaient pas sûre de mes projets. Et bien ça arrive à tous les musiciens, ils aiment le changement de scène et ainsi de suite.

SC: Peut être que ce sera une nouvelle direction - une nouvelle direction pour vous.

RG: Ouais, et bien, je veux dire évidemment de nouveaux musiciens vous donne une nouvelle discipline, mais ça risque d’être assez difficile. J’ai un tel répertoire de chansons que je dois travailler durs en répétions, mais si je suis chanceux avec les bons musiciens ça me donnera un nouveau mordant. Mais je suis le premier à admettre que je suis désolé de les voir partir, mais vous savez, c’est vraiment amical. Je l’ai appris avant que nous partions pour notre dernière tournée américaine. Mais comme j’ai dit, si je suis vraiment bloqué et qu’ils sont libres, ils rempileront, mais vous ne pouvez pas vraiment opérer comme ça vous savez.

SC: Rory, je veux votre avis à propos de deux domaines. Le premier a à voir avec tout ce business de commercialisation et sortie de singles. Et l’autre concerne les guitar heroes, les musiciens de Rock, et le mythe qui va avec de les rendre plus grand qu’ils ne sont.  Ce qui semble assez endémique à l'industrie de la musique est l'indulgence de soi d'un grand nombre de vos contemporains. Je veux dire vous êtes relativement jeune…

RG: Ouais.

SC: Je veux dire, par chance vous avez plusieurs décennies de musique.

RG: Par chance ouais.

SC: Comment avez-vous réussi à rester à l'écart de cette auto-indulgence, vous savez, au cours des années ?

RG: Umm. Dans les années 60 beaucoup de mes groupes favoris m’ont surpris - ils ont commencé en tant groupe de blues. Ce n’est pas que j’étais étroit d’esprit mais j’étais surpris de voir le Paul Butterfield Blues Band faire un single, et quand j’ai vu Fleetwood Mac en sortir un. Au moins les chansons de Butterfield étaient des espèces de blues. Fleetwood Mac dont j’admirais et appréciais Peter Green, ils ont sorti Albatross.

SC: Je me souviens de ça.

RG: C’était une belle mélodie. C’était le début avec leur sorties de singles mollassons - vous voyez ce que je veux dire ?

SC: Ouais.

RG: Et des groupes comme Free faisaient des singles. Je veux dire c’est ridicule, même Bob Dylan fait de bons singles. Mais pour quelques raisons une certaine attitude s’est immiscée en moi et alors j’ai décidé de ne pas sortir de singles. Mais maintenant à propos de la possibilité de sortir un single pour la radio, je devrais le faire. Mais je ne gaspillerai jamais mon entière crédibilité, quel qu’elle soit, pour sortir une chanson idiote. Je veux dire, au point si j’avais une très bonne chanson dans laquelle je crois, je voudrais bien. Mais je trouve que beaucoup d’excellent musiciens de Rock sortent des chansons insignifiantes en singles, et je pense que ça ruine tout. Tandis que si vous sortez un excellent prétendant alors je pense que c’est OK.

SC: Comment avez-vous réussi à vous protéger de tous les excès, auto indulgences, et les nombreuses choses qui vont avec le fait d’être un musicien sur la route ? Est-ce une bonne question ?

RG: Bien c’est une bonne question, mais difficile d’y répondre. J’ai été chanceux en général. Beaucoup de musiciens que j’ai connu comme Paul Kossof ont disparu - et ceux que je n’ai pas connu comme Hendrix et Brian Jones. Toutes ces morts m’ont alerté en tant que musicien adolescent. J’avais environ 20-21 ans. Je ne dis pas que je suis un modèle de vertu, mais quand vous venez d’Irlande, vous êtes éduqué avec une ligne stricte.

SC: Je comprends.

RG: Vous savez, je ne moralise ou plaide que vous devez vivre cette vie ou celle-là, mais quand vous tournez beaucoup , et vous savez que vous pouvez prendre le chemin que vous aimez... mais je veux dire vous ne durerez pas si vous vous consumez avec l’alcool ou les drogues. Certains musiciens semblent indestructibles, mais ils doivent en payer le prix. Je suppose que chacun doit vivre sa propre vie.

SC: J’ai fait une énorme quantité de lectures sur vous. Et j’aime absolument votre musique.

RG: C’est bien.

SC: J’ai d’abord entendu Deuce en 72 ou 73 quand je grandissais en Inde. Et mon frère me l’a ramené des Etats-Unis.

RG: Oh oui.

SC: Et deux chansons qui me frappaient - la première était I’m Not Awake Yet et…

RG: Oh oui.

SC: J’aime cette chanson, et l’autre était Crest Of A Wave. Vous souvenez-vous de ces dernières ?

RG: Je m’en souviens bien sûr. Je les ai joué ces dernières semaines parce que les deux albums qui doivent sortir prochainement en CD sont Photo-Finish et Deuce. Et un certains nombres de morceaux doivent être remixés, édités et ce genre de choses, parce qu’ils veulent qu’ils soient légèrement modifiés pour le CD. Alors j’écoute pour savoir ce qui peut être fait pour aider. Je ne changerai  pas certains titres mais il se trouve que I’m Not Awake Yet est un de mes favoris. C’est un thème inhabituel, parce que c’était la chose la plus ressemblante avec une partie de guitare Celto-irlandaise avec 12 cordes. L’idée était, pas vraiment comme un voyage astral, mais bien souvent quand vous pouvez contrôler ce moment où vous êtes dans un état de rêve semi-contrôlé. C’était cette idée là. Crest of a Wave, c’était - vaguement- une histoire. Je ne peux pas m’en souvenir maintenant. Et bien l’idée est dans le titre de la chanson lui-même. Que tu ne marches pas sur les gens quand tu voles haut.

SC: J’ai discuté avec vous, si vous vous souvenez, brièvement avant que vous ne montiez sur scène au Paradise Club et…

RG: Oui je me souviens de ça, ouais.

SC: Et vous disiez que vous jouiez de la guitare aux alentours de neuf ans et commenciez à écouter ces vieux blues, mélodies blues-roots à la radio quand vous étiez un adolescent via la BBC… Dans mon cas grandissant en Inde, les seules choses que nous entendions à la radio étaient des chansons de Jim Reaves, Ricky Nelson - The Shadows étaient populaires - mais qu’est-ce qui vous a attiré vers des chansons dans le style de Robert Johnson ?

RG: Pour commencer, j’aimais la guitare acoustique et un type du nom de Lonnie Donnegan qui est le premier gars à m’avoir vraiment influencé. Et il s’est trouvé qu’il jouait des chansons de Woody Guthrie et de Leadbelly, qui étaient des chansons de Folk et de Blues. J’aime le thème de ces chansons. Evidemment j’étais un fan d’Eddie Cochran. Mais à la base pendant les premières années j’étais plus intéressé par les chansons Folk américaine et la guitare acoustique et l’image du musicien ambulant américain - le vagabond vous savez. J’étais enthousiasmé par le Rock n’ Roll mais je pensais que ce n’était pas la même chose. Puis petit à petit quand j’ai écouté Muddy Waters à la radio et Jimmy Reed et évidemment des contemporains comme les Rolling Stones et John Mayall. Je veux dire j’écoutais tout à cette époque qui avait cette espèce de charme. L’ultime gars qui dans la durée fait la connexion entre Folk, Blues et Rock n’ Roll est Bob Dylan, parce qu’il semble être capable de faire le pont jusqu’à Big Joe Williams. Sans oublier qu’il a pris l’élément country blues, l’influence de Woody Guthrie et y a ajouté ses propres paroles surréalistes et son attitude et ainsi de suite.

SC: Juste pour vous citer, vous avez dit qu’il y a quelque chose de rythmique et de brut dans la musique - c’est précis n’est-ce pas ?

RG: Oui j’ai toujours aimé le son acoustique brut. Je n’aime pas les disques qui sont surproduits. Je veux dire, j’aime ceux de Muddy Watters parce qu’ils sont brut et plein d’échos, mais le bon type d’échos. Vous voyez ce que je veux dire ? Même aujourd'hui je n’aime pas les mixes que certaines personnes font. Ils prennent le côté rugueux de certains bons morceaux de musique. Beaucoup de nouveaux équipements sont conçus pour faire ça en fait. Alors que certains vieux équipements et de machines à écho - leurs déficiences aident à faire le son du moment. Alors quand je vais dans un studio je cherche toujours le vieil équipement et compresseurs et des choses comme ça. Solid State est un autre son. Beaucoup de guitaristes Rock ou Blues vous diront qu’ils n’aiment pas utiliser les amplis Solid State. Ils n’ont pas la chaleur des amplis à tubes ou à lampes.        

SC: Quels sont vos projets d’enregistrement ? Dans une interview vous avez dit que vous ferez sûrement un coffret , un set live et un set acoustique. Est-ce que tout cela sera inclus dans le coffret ?

RG: Ils seront séparés. Même dans un coffret, probablement une face sera acoustique avec des titres déjà fait. Mais mes projets sont un peu de travers pour le moment parce que j’essaie de trouver un nouveau groupe et mixer ces deux albums. Je pense qu’un coffret et un album acoustique sortiront ensemble dans les neufs ou dix prochains mois. Vous savez, j’ai beaucoup d’engagement que je peux prendre sur le moment, mais le plus intéressant est que je vais peut être travailler avec le groupe irlandais, les Chieftains.

SC: Oh ouais ?

RG: Ils ont fait une émission de télé à Dublin et ils m’ont invité. Et ils vont faire une semaine de concerts à Londres avec différentes personnes avec qui ils voudraient expérimenter. Je ne suis pas sûr d’être libre pour ce moment. Mais ça sera quelque chose qui vaut la peine.

SC: Avez-vous déjà pensé à faire une vidéo concert ou un documentaire ?

RG: Curieusement la télévision galloise et la télévision irlandaise tout deux séparément veulent faire un documentaire sur moi à l’avenir. Je devrais attendre peut être une autre année pour voir comment ça se développe. Parce que c’est quelque chose qui ne me dérangerait pas de faire. Pas dans un soucis d’ego, mais dans le soucis de couvrir 20 ans de musique. Ça pourrait être quelque chose d’intéressant à faire. En dehors de ça, je suis intéressé par la musique de films.

SC: Avez-vous fait des musiques de films ?

RG: Je ne l’ai jamais fait. Il y a une vague offre, et c’est l’histoire d’un groupe de blues. Ça ne sera pas comme Crossroads mais quelque chose dans le genre. J’attends toujours le script. Le problème avec ce genre de musique c’est que Ry Cooder a cerné complètement le marché [Rires].

SC: Avez-vous composé quelque chose depuis Fresh Evidence ?

RG: Oh j’ai composé. Pendant la tournée américaine j’ai enregistré deux ou trois trucs dans les chambres d’hôtels. Plus de la musique que des paroles. Je dois ajouter les paroles. Sur la route vous écrivez toujours des petits trucs. Ces chansons sortiront ensemble dans les prochains mois.

SC: Quand vous composez, vous souvenez vous où vous avez écrit Shadow Play ou Tattoo’d Lady ? Ou allez-vous en studio dans l’intention d’écrire Shadow Play ou vous vous réveillez un matin avec cette idée ?

RG: Pour certaines chansons je peux me rappeler où j’étais, si j’étais à Cork, en Irlande, à Londres, en Amérique. Bizarrement quand vous êtes dans le studio et que les bandes tournent, très souvent cela vous inspire pour écrire une chanson ou finir une chanson qui est dans le calepin. Je peux distinctement me rappeler avoir écrit Shadow Play avec une guitare 12 cordes parce que j’étais au lit avec la grippe en Irlande. Et l’effet de la grippe semble avoir affecté les paroles. Parce qu’avec une mauvaise grippe vous êtes légèrement étourdi avec le sommeil et tout ça. Mais pour d’autres chansons je ne peux pas me rappeler, mais bien sûr certaines chansons sont à moitié écrites aujourd'hui et à moitié écrites une semaine plus tard. Ou très souvent elles restent dans le calepin pendant six mois et vous ne pouvez simplement pas les assembler avec la musique et vice et versa. Mais après avoir écrit beaucoup de chansons maintenant, j’ai non pas une méthode mais une manière d’être patient avec certains vers ou certains groupes d’accords. Je peux les faire correspondre plus vite maintenant que j’ai l’habitude. La moindre chose que vous faite améliore votre songwriting.

SC: J’ai une autre question. Sur Philby avez-vous un sitar électrique ?

RG: Oui. Oui c’est un sitar électrique dont je suis complètement dingue. J’aime le son qu’il a. Je l’ai loué aux Who. Pete Townshend possède une compagnie de location. Finalement j’en ai trouvé une dans le New Jersey. C’est très difficile d’en trouver mais il y a une compagnie en Amérique qui fait des répliques. Jerry Jones est le nom de la compagnie. Maintenant c’est un autre cas. J’étais au Portugal pour de courte vacances, et j’ai écrit Philby là. Je m’en rappelle distinctement.  

SC: Je veux dire c’est une chanson géniale, j’aime cette chanson. C’en est une que je continue de jouer encore et toujours.

RG: Merci, j’étais fasciné par son histoire. J’ai lu tous les livres que je pouvais trouver sur lui. Et bien sûr ce n’est pas un grand héros en Angleterre. Je n’approuve pas l’espionnage mais il était si audacieux. Je n’avais jamais entendu de chanson avant ça - sur un espion ou un espion en particulier. Je me suis souvent demandé si il l’a déjà entendu.

SC: Et bien je pense qu’il est décédé il y a quelques années en Russie, n’est-ce pas ?

RG: Ouais c’était bien après que la chanson soit sortie.

SC: Il y a deux autres chansons, vous savez, Daughter of the Everglades, c’est une autre de mes préférés. C’est quelque chose dont je pense que vous n’avez jamais joué en concert, n’est-ce pas ?

RG: Je pense que nous l’avons peut être jouée une ou deux fois. Elle est assez difficile à jouer en live parce que la guitare acoustique est proéminente sur le disque même si il y a une guitare électrique. Je pourrais le faire avec Lou Martin aux claviers.

SC: Jouez-vous toujours avec lui ?

RG: Du tout, mais bizarrement il a joué un titre sur Fresh Evidence et un autre sur Defender. Mais cette chanson nous l’avions joué en Louisiane. C’était un endroit évident pour le jouer à cause du cadre. J’avais cette balade, cette histoire de quelqu'un qui fuyait la ville. C’est un genre de petite histoire triste mais je l’aime plutôt moi-même.

SC: Il y a une autre chanson que j’aime - Failsafe Day.

RG: Oh oui !

SC: Vous ne l’avez jamais joué en concert n’est-ce pas ?

RG: Je l’ai joué en Europe. Mais malheureusement assez peu en Amérique, peut être une fois lors de la tournée américaine, mais nous l’avons un peu joué ici. Je ne me souviens pas quand je l’ai écrite. L’idée est comme une situation d’holocauste. J’ai essayé de ne pas la faire aussi évidente que l’Armageddon ou autre chose du genre. C’est comme… et bien je ne peux plus dire Berlin Est parce que ça ne pourrait être le cas. Ce n’est  pas comme l’idée de Heroes de David Bowie. C’est une ville isolée et inhabituelle où quelqu’un est très affecté par ça et l’autre personne dit: « Garde ton sang froid, accroche-toi, les gens qui dirigent le monde ne sont pas fair-play » quelque chose dans le genre.

SC: Plus particulièrement sur Defender et sur beaucoup de vos chansons, il semble que vous lisez beaucoup de nouvelles policières, comme sur The Last Of The Independents. Lisez-vous beaucoup de romans policiers ?

RG: J’en lit ouais. Je suis un grand fan de Raymond Chandler et de Dashiell Hammett ?

SC: Continental Op est un hommage envers ce dernier ?

RG: Oui s’en est un, effectivement. C’est le personnage du Continental Op, un détective très vaniteux, et j’ai écrit ça un soir après avoir lu beaucoup de ses histoires. Il y a un livre de courtes histoires appelés The Big Knockover et le « OP » est dans l’une d’elles. Et j’ai aussi beaucoup de livres sur la vie de Dashiell Hammett, dont l’histoire est très intéressante notamment sur ce qu’il a traversé. Et j’ai écrit une chanson comme Big Guns qui est à propos d’un gars qui a les yeux plus gros que le ventre. Un escroc à la petite semaine. Il en est arrivé au point où il n’a aucun amis dans le milieu et la police veut le coffrer. Et j’ai utilisé le même genre de personnage, mais en plus innocent, dans la chanson intitulée Loanshark Blues.

SC: Yep ! Vous l’avez joué à Boston.

RG: Oh ! Nous l’avons joué ?

SC: Ouais, c’était génial.

RG: Merci. Cette dernière est légèrement influencée par le film « Sur les quais ».  L’atmosphère plus que l’histoire. Mais je lis beaucoup d’histoires criminelles, et j’aime Patricia Highsmith - c’est une de mes préférés. Elle écrit plus des histoires psychologiques. Elle a beaucoup d’histoires criminelles où il y a peut être un meurtrier et un flic, et non pleins de flics et de bandits.

SC: Vous savez dans les années 80, ou plus spécialement vers la fin de cette décennie, pour vos fans cela semble être une décennie perdue. Comme si vous aviez disparu de la scène. Il n’y avait plus aucun écho de vous. Et vous avez dit que vous aviez des problèmes avec le vol en avion. Je crois que tout ça est derrière vous.

RG: Oui dans une certaine mesure. C’est l’unique raison pour laquelle nous ne sommes pas venu aux États-Unis. Nous avions juste commencé à nous concentrer sur l’Europe et je me suis attardé à faire certains albums, et en plus certaines tournées qu’on nous proposait n’était pas attractives pour nous. Parce que cela voulait dire aller dans des stades avec d’autres grands groupes de Rock ou un groupe dont le public n’a aucune sympathie pour le blues ou le rock n’ roll.

SC: Je comprends. Je me souviens que vous avez été à l’affiche avec Blue Oylster Cult, ou encore Rush. Une combinaison plutôt étrange, je pense.

RG: Ouais nous avons fait un certains nombres de ces affiches, et elles étaient plutôt monotones. Je veux dire nous étions OK avec ça. Je suis prêt à les faire, et j’en ai déjà fait avant. Mais je préfère jouer dans un club ou des petits théâtres si cela s’impose. Le problème avec la peur de voler - j’ai fait certains mauvais vols, et cela après des centaines et des centaines de vols. Si cela arrive dans un mauvais jour cela affecte votre psyché. J’ai beaucoup surpassé ça maintenant parce que sur la dernière tournée j’ai dû voler de Tokyo et ensuite à Sydney puis d’Australie jusqu’en Amérique et ainsi de suite. Les gens pensent que c’est faire sa chochotte, mais quand vous ouvrez le journal et découvrez que Stevie Ray Vaughan a été tué, cela vous rappelle que les artistes ne sont pas plus important que quelqu’un d’autre. Mais vous devenez plus précautionneux vous savez.

SC: Je comprends. Une autre question à propos de votre album Stage Struck de 1980, je crois. Il ne semble pas représentatif de votre musique, dans le sens où c’est une production très Rock. Contrairement à Irish Tour ’74 qui comme vous le savez étale votre entier vocabulaire musical. Et vous êtes plus connu pour vos prestations scéniques, et cela faisait longtemps depuis Irish Tour ’74 que quelque chose de live n’était pas sortie. Est-ce que cela ne tire pas la sonnette d’alarme d’une certaine manière ?

RG: Ouais le son de Irish Tour est meilleur, je l’admet. Nous avons eu beaucoup de difficultés à mixer Stage Struck. In Europe, outre les 8 titres de l’album, il y a deux titres supplémentaires mis sur un single. Incluant un titre acoustique légèrement nonchalant. Parce que beaucoup de titres ont été enregistrés dans différents endroits, l’ingénieur a essayé de faire correspondre le son. C’est de ma faute bien sûr, j’étais là, mais c’était un peu trop rude, et cela n’a rendu que l’aspect Hard Rock de ce que je fais. Aussi ce n’est pas mon album préféré.

SC: Pouvons-nous espérer quelque chose de plus représentatif à l’avenir ?

RG: Oh définitivement. Je veux dire ce n’est pas un mauvais album.

SC: Non ça n’en est pas un.

RG: J’aurai aimé avoir différents tons dedans, vous savez.

SC: Je veux dire quelque chose comme Off The Handle aurait très bien fonctionné dessus, ne pensez-vous pas ?

RG: Assurément, et ironiquement nous avons enregistré tellement de concerts autour du monde pour obtenir ce résultat. Ce que nous aurions dû faire c’est entrer dans un club et y jouer pendant deux ou trois soirs et enregistrer tout ça. Mais nous pensions que c’était une nouvelle idée à cette époque. Vous savez, une nuit à San Francisco, une nuit à Cleveland, une nuit quelque part en Australie. Vous voyez ce que je veux dire ? Mais plus le projet semble grandiose moins il est effectif.

SC: Comment ressentez-vous votre songwritting et votre musicalité ? Je veux dire les choses viennent-elles plus facilement ? Êtes-vous au summum de votre jeu de guitare ?

RG: Je pense que j’étais plutôt en forme sur la dernière tournée. Je pratique tous les jours. Je ne pratique pas vraiment comme les musiciens de Jazz, mais je reste affûté. J’ai besoin d’une poignée de concerts pour me remettre dans le bain. Il n’existe aucun autre moyen même en jouant à la maison avec un ampli. Vous devez être sur la route. Une fois que je commence à répéter les choses vont dans la bonne direction. Mais je ne suis certainement pas trop paresseux - je peux vous le garantir. Concernant le travail d’écriture, j’ai beaucoup de choses sur bandes, et aussi des choses que je dois encore travailler. Mais je vais devoir encore passer des nuits blanches dessus. J’espère être de retour en Irlande pour quelques jours, et en général c’est un bon endroit pour travailler. Il y a très peu de distractions. Londres est une ville assez plaisante, ce n’est pas très inspirant parfois, parce que comme dans beaucoup de grandes villes il y a beaucoup de stress. Vous voyez ce que je veux dire ?

SC: Vous avez toujours de la famille en Irlande ?

RG: Oui j’en ai. Ouais dans le sud de l’Irlande.

SC: Je pense que c’est pour ça. Pouvons-nous espérer vous voir aux Etats-Unis ?

RG: Une tournée ? Espérons que oui si j’arrive à sortir ces choses en même temps.

SC: Etes-vous sur le point de trouver  des personnes ?

RG: J’ai réduit à environ 6 personnes.

SC: Nous parlons d’un tout nouveau personnel ?

RG: Ça y ressemble. Initialement je suis plus concerné par la basse et la batterie, parce que c’est-ce dont j’ai besoin pour les premières semaines ou deux. Et si je veux rajouter quelque chose je le ferai à partir de là. Mais si je veux ajouter un clavier ou quelque chose d’autres, je préfère d’abord travailler avec la batterie et la basse, seul pendant une semaine ou deux.

SC: Peu importe, je suis juste en train d’écrire une histoire, et le thème de base de mon histoire n’est pas juste le retour d’un grand guitariste, mais au moins, quelque chose de plus profond. En fait la trame de mon histoire, dit à peu près ceci: juste pour emprunter le titre de votre album de 1975, vous avez été à contre courant [Against The Grain]. Quelque chose de cet effet.

RG: Vous savez une chose étrange, Against The Grain est le titre du livre de Boris Yeltsin, juste au passage.

SC: Il est venu aux États-Unis hier soir, il passait à la télévision.

RG: J’ai entendu qu’il critiquait déjà Gorbatchev.

SC: [Rires] Il le fait déjà. Je ne sais pas mais de mon point de vue, il est descendu de quelques crans. Ils semble plus populiste qu’autre chose.

RG: Je pense aussi.

SC: Certaine personne l’appelle l’autre Mussolini, ce qui est un peu effrayant.

RG: Gorbatchev a beaucoup déçu, mais à la base, et je pense sur le long terme il sera un meilleur choix que ce dont les gens pensent.

SC: Je pense, et il sera probablement perçu comme un des grands hommes de ce siècle.

RG: Oui, il m’a touché en tant qu’homme de dignité, vous savez, alors que Yeltsine je l’imagine plus versatile si les choses ne tournent pas en sa faveur. Son apparence à l’air vigoureuse, peut être que cela va avec la manière dont on le juge. Mais on verra ce qu’il arrivera.

SC: Oh il y a une autre phrase que je pense mettre - que vous pourriez aisément enseigner au collège sur les grands maîtres du blues, les influences et les tendances.

RG: Oh !

SC: Je veux dire, je me base sur une interview que vous avez donné pour Guitar Player à l’époque de Photo-Finish où vous disiez avoir une étrange compréhension et connaissance de tout ça.

RG: Merci beaucoup.

SC: J’essaie d’écrire une histoire de 1500 mots, mais je pense que ce sera réduit à 800 mots par les éditeurs. Vous savez pour l’espace.

RG: J’espère que Steve m’en enverra un exemplaire. Je suis impatient de la lire.

SC: Nous verrons - encore une fois comme je l’ai dit à Steve. Aucune promesses, personne ne sait ce que les éditeurs font avec ça.

RG: Ouais.

SC: C’est un réel plaisir de discuter avec vous.

RG: Génial !

SC: Et je suis votre musique depuis un long, très long moment. Cela m’apporte beaucoup de joie, alors je vous remercie vraiment.

RG: Merci beaucoup.

SC: Et je vous souhaite bonne chance et beaucoup de succès.

RG: Merci beaucoup vraiment.

SC: Au revoir, Rory !

RG: C’était agréable de discuter avec vous. Bye bye. A la prochaine.


Dernière édition par Garby le Ven 27 Juin 2014, 12:12, édité 12 fois

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Message par Garbage Man Jeu 26 Juin 2014, 16:13

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Message par Chino Jeu 26 Juin 2014, 20:07

Merci Garby, c'est une grande interview dans tous les sens du terme, je vais me la relire (en français donc!) ce ouikène, beau boulot en tout cas, merci! jap bravo drinks
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Message par prettyrose Ven 27 Juin 2014, 07:29

Une superbe interview , en effet, merci Garby, car je le prends complètement pour moi et j'apprécie tout particulièrement cette attention ‼️
Je vais également prendre un peu plus de temps ce "ouikène" (pareil Che Chino) pour n'en perdre aucune miette .  jumping jumping jumping bravo bravo bravo Laughing Laughing Laughing 
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Message par Vox AC30 Ven 27 Juin 2014, 07:43

Génial, beau travail ! Shocked 
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Message par JLo Ven 27 Juin 2014, 18:17

plusun impec bravo jap 

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"It is in the shelter of each other that the people live". Irish proverb.
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Message par Garbage Man Sam 28 Juin 2014, 10:40

Merci. Je pense que c'est la meilleure traduction que j'ai faite jusqu'à maintenant. J'ai tout de même mis 3 jours pour la faire. Je pense ne pas avoir fait de contre-sens.
Une interview intéressante. Rory dévoile beaucoup de choses sur sa musique. Et aussi frustrante. Notamment lorsqu'il parle de ses futurs projets - qui comme nous le savons - ne se réaliseront jamais.
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Message par Vox AC30 Sam 28 Juin 2014, 11:00

Oui, je pense que c'est bien traduit, en la lisant en anglais y'a quelques temps, j'arrivais à la même traduction.
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Message par Garbage Man Jeu 10 Juil 2014, 14:48

Voici un article intéressant du journaliste Bill Holdship pour un numéro du magazine Creem paru en 1984. Il revient sur la situation de l'Irlande et Rory y dévoile des choses plutôt intéressante. Je pense m'en être pas trop mal sorti avec la traduction. Bonne lecture !



Six bombes de l’IRA ont explosé le jour du second concert complet de Rory Gallagher à l’Ulster Hall de Belfast, incluant une dans le centre ville. Ajoutez à cela les nombreuses menaces à la bombe et explosifs démantelés sous la voiture d'un juge de la Haute cour irlandaise nouvellement nommé, et vous réalisez que - même si c’est vraiment un beau pays - l’Irlande n’est pas l’endroit le plus sûr à visiter ces jours-ci.

La presse du matin vous accueille avec ce titre: « MEURTRE - si vous savez quelques choses des activités terroristes, meurtres, menaces ou explosifs s’il vous plait dites le au Belfast Confidential Telephone. » et les histoires de comment « les enfants des ghettos d’Irlande du Nord ont été défavorablement affecté par la violence avec laquelle ils ont grandit, devenant moins amicaux et plus agressifs les uns envers les autres. »
Il y a des postes de contrôle à travers la ville où les citoyens sont fouillés et recherchés (la même chose se passe à l’aéroport et aucun endroit est moins touché), sans oublier les hélicoptères par-dessus nos têtes et les nombreux camions militaires patrouillant la ville avec des mitrailleuses protubérantes à l’arrière.

Si ce n’était pas assez à endurer pour un pays, l’Irlande est actuellement dans un état d’effondrement économique avec jusqu’à plus de 40 % de chômage. Il y a une épidémie d’Héroïne (et la criminalité qui va avec), avec plus de toxicomanes dénombrés dans Dublin que dans tout New York. Et même si les irlandais comptent parmi les plus aimables et compatissantes personnes que j’ai jamais rencontré, je m’informe que les britanniques les voient plus de la même manière que les américains racontant des blagues polonaises ou les canadiens ridicules. Tout cela est extrêmement triste.

Aussi triste pour la jeunesse irlandaise de passer la période de Noël avec l’attentat d’Harrods, une chaine de magasins londoniens où six personnes sont mortes. La plupart des groupes de Rock ont refusé de tourner en Irlande. Un groupe occasionnel peut passer, mais il joue uniquement dans les villes majeures (les Clash étaient programmés pour jouer à la fois à Dublin et Belfast quand j’étais là), manquant totalement les zones rurales. Avec pour résultat que les gamins sont affamés de Rock n’ Roll.

C’était la première tournée irlandaise de Rory Gallagher en quatre ans. Ses tournées de Noël étaient autrefois un événement annuel (celle fin 73 début 74 ayant donné à la fois un live et un documentaire filmé par Tony Palmer) mais le calendrier d’enregistrement et les autres tournées ont interféré ces dernières années. Rory est retourné en 1984 fournissant un précieux service en jouant ces dates rurales (je l’ai vu donner un concert dans une pièce ressemblant à une salle de réception pour mariage américain) aussi bien que les grandes salles. Combien un service peut être pleinement apprécier jusqu’à ce que vous ayez entendu cette histoire, se passant durant un concert lors du réveillon de fin d’année au Pays de Galles. Il y a eu une coupure de courant et tout le monde était certain qu’il y allait avoir une tentative d’assassinat sur le président irlandais Patrick Hillery, qui était l’invité d’une réception dans ce même hôtel. (Cela s’est avéré être une panne de courant). Ou comment le cœur de chacun semble s’être momentanément arrêté - le mien inclus quand trois hommes sont sortis des bois pointant des fusils à double canons, peu de temps après que le groupe ait franchi la frontière d’Irlande du sud. (Ils se sont avérés être des chasseurs).

Comme Phil McDonnel, le road manager très amical de Rory me disait: « Il y a un proverbe irlandais qui court [D’abord il y a eu Jésus Christ, et ensuite il y a eu Rory Gallagher.] C’est un héros national ici parce qu’il joue pour les fermiers et les gens qui normalement ne vont pas écouter de la musique Rock. » Alors ce n’est pas étonnant que Rory ait été souvent surnommé « le guitariste du peuple », jouant trois heures, nuits après nuits (jamais le même concert deux fois - ce qui embrouilla totalement l’équipe de la BBC étroite d’esprit filmant le concert de Belfast pour une émission de télé), dans sa chemise à carreaux, jean délavé et sa stratocaster ’61 cabossée, sa principale guitare depuis 1963.

Pas seulement ça, mais Rory ne s’est jamais éloignés de ses fans. Il n’y a pas de « Superstar » en coulisse, et il laisse quelqu’un l’approcher dans un bar pour un autographe ou un agent des douanes le reconnait à la frontière pour lui rappeler qu’il est une rockstar. Un gentil garçon lui-même qui est entouré par les plus sympas. Gentil à quel point ? Suite a une bagarre provoquée par l’alcool lors d’un concert à Sligo, une victime a découvert qu’il lui manquait une lentille de contact. Le frère et manager de Rory, Donal s’était directement dirigé dans le hall avec une lampe torche aidant le gamin à chercher sa lentille. Je veux dire pouvez vous imaginer le Colonel Tom Parker, Peter Grant, Jake Riviera etc… à quatre pattes recherchant la lentille de contact d’un fan ? Comme je disais, gentil - très gentil.
Tout de même, Rory ne voit pas ce qu’il fait en Irlande qui puisse ressembler à un « service ».

« La presse a effrayé tout le monde à propos de ce qu’il se passe ici, » il explique, «  et je suppose que si j’étais anglais ou américain, j’y penserais à deux fois avant de venir ici. La chose triste est qu’il y a de nouveaux fans de Rock qui grandissent, et ils ont besoin d’écouter de la musique live. Alors je suppose que vous pouvez appeler ça un service d’une très faible manière, mais je pense que c’est le moins que je puisse faire quand vous avez grandit en jouant dans ces endroits et que vous avez un public qui vous suit. Vous ne pouvez pas les ostraciser soudainement pour ceci ou cela. »

Rory a d’abord acquis la gloire en Irlande à l’âge de 17 ans quand il a formé Taste un trio à base blues en 1965. Il a passé son temps au Marquee de Londres à voir des groupes comme les Yardbirds et le Spencer Davis Group, et lorsqu’il a amené Taste à Londres en 1969, ils sont devenus avec Cream - un des pionniers des power trios blues. Taste a tourné en Amérique avec Blind Faith en 1970, avant de se dissoudre l’année suivante. Il forma bientôt son propre groupe avec le bassiste Gerry McAvoy, qui est toujours à ses côtés, et aujourd’hui, avec Clapton transformé en JJ Cale, Beck dans ses penchants Jazz et Page en semi retraite - Rory Gallagher est probablement le dernier des grands guitaristes britanniques a être en forme.

Pas moins qu’un blues critic comme Ed Ward a dit de lui qu’il est un des meilleurs: un traditionnaliste de cœur, Gallagher cite ses premières influences Muddy Waters, Leadbelly, Woody Guthrie, Buddy Guy, Junior Wells (Rory est aussi un grand harmoniciste), John Hammond, Hubert Sumlin, Rudy Johnson (les deux derniers guitaristes avec Howlin Wolf), Eddie Cochran, Buddy Holly, Gene Vincent, Link Wray « il devrait construire une statue à cet homme - vous pouvez entendre les racines des Who et des Kinks dans ses premiers enregistrements », Chuck Berry, Elvis « même quand il allait mal, il était toujours le meilleur » et Lonnie Mack.  

Il est une encyclopédie vivante du rock n’ roll (sans mentionner un cinéphile averti) et, avec le temps passé et son expérience dans le business, pourrait remplir un livre avec des anecdotes personnelles hilarantes sur des gens comme Ginger Baker, Janis Joplin, Roxy Music, T-Rex, Captain Beefheart « Un Howlin Wolf psychédélique », David Crosby et les Byrds, Elvis Presley (son frère Donal à une grande théorie que le King a été en réalité assassiné) et Bob Dylan. (Concernant ce dernier il dit qu’il aimerait voir le Zim’ enregistrer une version 80’s de Highway 61 et lui laisser recréer le rôle de Mike Bloomfield). Il était au sommet des prétendants pour remplacer Mick Taylor dans les Rolling Stones. Il a enregistré des sessions avec Muddy Waters « C’est le Saint Graal », Lonnie Donegan (la star du skiffle qui a été une influence majeur sur les début de la British Invasion) et Jerry Lee Lewis (il a appris au Killer les paroles et la musique de Satisfaction et ce titre inédit est caché dans une maison de disque quelque part). Et si vous ne pensez pas qu’il est un vieux shnock, il convient de noter que parmi ses cassettes de James Brown, Elvis, Bo Diddley, Johnny Kid & The Pirates, les Stones, Johnny Paycheck et Chuck Berry. Il trouve aussi le temps d’écouter Big Country, Elvis Costello, ce dernier qu’il classe comme le contemporain qu’il admire le plus. Il peut parler des Clash ou de la nouvelle musique avec le meilleur d’entre eux.

En fait, une partie du public de Rory porte des coupes Punk et des T shirt The Clash, mais la plupart de ceux qui scandent RO-RY (rappelant ceux scandant BRUUCE en Amérique) sont ces légions Heavy Metal avec des bracelets à pointes, cuir et treillis et l’archétypal t shirt diable/démon. Rory - qui ressemble à un soft Ritchie Blackmore ou un Jimmy Page plus sauvage sur scène - tourne ces gosses dans une frénésie: je n’ai jamais vraiment compris le terme « Headbanging » jusqu’à ce que je vois le rassemblement. On aurait dit qu’ils étaient sur le point de faire sortir leur tête de leur cavité. Ils jouent du air guitar, ils dansent maniaquement ensemble dans ce qui ressemble à quelque rituel tribal de mâle, et même allongé sur le sol, roulant et convulsé. En fait les concerts de Rory Gallagher que j’ai vu me rappelais les mélodiques groupes Heavy Metal à base blues que j’aimais quand j’étais plus jeune, et cela m’a donné un nouveau respect et valorisation pour le Hard Rock - bien que Rory soit un des rares (ZZ Top vient aussi également à l’esprit) qui joue le vrai truc.

« Et bien c’est un point tendre chez moi » dit Rory, « Je suis terrifié de devenir une attraction Heavy Metal. Je n’ai jamais voulu être ça. De la même façon, je me moque que des fans de Heavy Metal viennent à nos concerts, parce que je préfère écouter du Metal plutôt que du Disco ou de la Pop. Au moins il y a une connexion avec l’élément organique déjanté du Rock n’ Roll. Je suppose qu’entre Jimi Hendrix, Cream, Mountain, Vanilla Fudge et les Yardbirds - il y a un chemin qui a mené au Heavy Metal, mais je trouve que c’est convenable si cela s’arrête quelque part autour de l’ultra Hard Rock. Ce n’était pas cuir et chaines, toutes ces sortes d’uniformes Heavy Metal qui sonnent tous pareil pour moi. Je me considère toujours comme un joueur de blues à la sauce rock n’ roll et Rn’B. Il se trouve que - même à l’époque de Taste - nous avons toujours joué Hard sur les titres Rock. Je préfère être connu en tant que joueur de rythm n’ blues, mais si vous jouez avec beaucoup d’intensité et de cran, c’est très difficile de ne pas attirer des fans de Heavy Metal. Je suis sûr que Eddie Cochran et Chuck Berry ne les auraient pas foutu dehors parce qu’ils aiment le Metal. »

Ce qui rend Rory unique en tant que guitariste ce n’est pas seulement sa connaissance du blues et le fait qu’il est l’un des plus grands joueurs de slide vivant. Mais aussi le fait qu’il s’abstient aussi des excès de déchets que la plupart des solistes aujourd’hui aiment jouer. Il crée d’incroyable sons avec aucun effet spécial excepté pour le feedback.

« Le problème avec beaucoup de musiciens Rock c’est qu’ils n’écoutent exclusivement que du Rock » il explique: « Ils devraient écouter un peu de Jazz ou de la musique Folk. Non pas qu’il y ait une règle mais c’est plus amusant de jouer un solo qui est en fait plus comme une jig ou un phrasé Jazz. Et aucun fan de Rock au premier rang irait dire « Qu’est-ce que c’est ? Du Jazz !? » Trop de types jouent uniquement sur le rythme, la mesure, droit sur la ligne - et c’est tout ce qu’ils font. Vous devez avoir un sens du rythme - pas le rythme dans le sens de battre la mesure, mais battre dans le sens de s’amuser avec, jouer à contre-temps, à temps indépendant ou à cadence de mandoline. »

« J’aime jouer la guitare rythmique aussi bien que la guitare solo de la même manière que Mick Green, qui avait l’habitude de jouer avec les Pirates. Je pense que beaucoup de guitaristes solistes d’aujourd’hui jouent beaucoup de notes par-dessus les autres musiciens, alors que j’aime jouer avec eux. Le solo devrait principalement découler de la partie rythmique comme Townshend ou Hendrix le font. Il y a énormément de gars capables de jouer des plans solos mais qui sont inintéressant à la rythmique. Quelqu’un comme Keith Richards est vraiment plus un joueur rythmique que solo. J’aime jouer des inversions d’accords et broder autour, même quand le solo est en cours. C’est la partie intéressante. »

Un fait méconnu est que Rory est aussi un fan de Ornette Coleman, et un joueur accompli de saxophone. Il a joué du saxophone sur ses premiers disques, mais il n’a pas été entendu depuis un moment.

« Je suis devenu feignant à propos de ça, et je suis plus concentré sur d’autres choses. Le problème avec le saxophone c’est que si vous ne pratiquez pas tous les jours - littéralement tous les jours - vous devenez très rouillé. Et c’est plus ou moins ce qu’il s’est passé. Je le traine encore maintenant et souffle de temps en temps, alors ça pourra ressurgir de nouveau. A un point dans ma vie Ornette Coleman était comme mon héros. J’admire juste son esprit libre, son son et ses idées. Vous pouvez appliquer certaines d'entre elles à la guitare dans une certaine mesure. James Blood Ulmer en a fait quelques unes. Et les Byrds bien sûr ont utilisé un riff de Coltrane pour « Eight Miles High ». Chriss Hillman a l’habitude de jouer du Coltrane sur une mandoline, et je suppose que McGuinn l’a pris et a écrit la chanson à partir de ça. Ce genre de choses ce sont glissées dans beaucoup de Rocks, mais Coltrane avait beaucoup plus une influence sur le Rock que Ornette Coleman. »

Considérant ses incroyable talents, c’est difficile de comprendre pourquoi Rory n’est pas célèbre en Amérique. Des chansons comme Shadow Play, Philby, Bad Penny et Moonchild sont de formidables compositions Rock même si elles sont trop mélodiques pour les fans standards de Hard Rock américains. Rory dit que le groupe prévoit de « faire de l’Amérique notre habitat naturel pour un moment ».

« Je pense que nous allons devoir nous impliquer plus en Amérique, parce que nous aurions de meilleur résultat là-bas si nous n’étions pas autant concentré en Europe, Australie et au Japon. A l’exception de quelques racines irlandaises, la musique américaine est bien plus ma principale influence. Alors j’aimerai réaliser quelque chose là-bas. Plus que seulement y faire une tournée. Ce serait bien de faire un ensemble de tournées de neuf mois et d’être là à chaque coins de rue. »

« Nous ne sommes pas à la recherche d’un succès dingue en Amérique. Nous voulons juste être une attraction fière, faisant ça pour le fun. Et bien je pense que ce serait masochiste de ne pas vouloir être aussi énorme que Bruce Springteen ou Seger. Ils viennent à l’esprit parce qu’ils ont toujours de la crédibilité et que le succès ne les a pas détruit. Cela a juste amplifié ce qu’ils ont fait. Et ils restent toujours des groupes de bars, ce qui est mon compliment le plus élevé. Le Rock n’ Roll devrait toujours resté pas très loin d’un élément de bar - parce que je n’aime pas ce que vous pouvez appeler le Hollywood Rock. Certains musiciens ne veulent juste pas être impliqué dans cette attitude de supermarché du Rock n’ Roll, où cela devient un produit. Alors je ne dirais pas non à ce genre de succès, bien que je devrais faire face à la pression ou pas c’est une autre histoire. »

Envisagerai t-il de faire des clips vidéos ?

« Et bien faire une vidéo, les seules vidéos que nous avons fait sont des vidéos de concerts, et c’est suffisant. Je ne suis pas du genre à excuser les musiciens qui fantasment dans une attitude à la Disney, comme tomber dans une piscine ou jouer un rôle. Trop de ces choses sont des excès tapageurs qui n’ont rien à voir avec Little Richard ou Eddie Cochran. »


Je pense qu’une partie du problème concernant le manque de succès de Rory en Amérique vient peut être du fait que ses albums autoproduits échouent à capturer l’excitation et l’intensité de ses performances lives. Dave DiMartino a souligné qu’un bon producteur comme Mutt Lange peut prendre Def Leppard, un groupe qui avant enregistrait de la boue, et leur a donné un son distinctif et unique, alors je demande à Rory si il a déjà envisagé de travailler avec un producteur extérieur.

« Oui je le ferai si le bon accident arrivait. Si je tombais sur quelqu’un. Cela ne me dérangerait pas de travailler avec Dave Edmonds. Je l’admire beaucoup. Nous n’avons jamais travaillé ensemble mais cela pourrait être une bonne fusion à un certain point. Ou bien Nick Lowe. Peut être Glyn Johns. Je ne suis pas anti-producteur. C’est juste que lorsque j’ai travaillé avec quelques producteurs, cela a été contre productif au final. Nous finissons par faire un blocage sur certaines personnes. Pas sur l’ego ou quelque chose comme ça. C’est généralement au-delà de la sensation. J’aimerai avoir quelqu’un avec des idées qui coexistent avec les miennes. »

L’Irlande semble être un pays où la politique est sous-jacente de presque tout, alors cela semble surprenant que Rory ne traite pas de politique ou de la situation irlandaise dans sa musique.

« Je pense que c’est très bien, mais ça ne devrait pas être une chose à écrire tout au long d’un album. Cela dépend de comment c’est fait. J’admire grandement Woody Guthrie, mais je suppose que sa vision politique semblerait naïve et simpliste de nos jours. Peut être une étrange chanson qui apporterait un nouveau regard sur les choses ou quelque chose d’autre serait acceptable, mais ce n’est pas si facile. Et je pense que c’est encore pire plus vous lisez et analysez les choses. Je pense que ça nécessite vraiment un talent spécial. Autrement ce sont justes des chansons avec des gros titres de journaux. Cela ne veut pas dire que si vous ne faite pas ce genre de choses que vous êtes apolitique, mais quelques fois c’est difficile de l’exprimer musicalement. »


« Dans les 60’s et 70’s les rockers ont commencé à lire beaucoup de livres, devenant très intelligent, devenant très marxiste ou ceci ou cela. C’est très bien parce que vous ne pouvez pas rester un idiot. Mais cela est devenu très politique et très conscient et cela peut transgresser la musique - aussi bien l’esprit et la naïveté, qui je pense est vraiment le premier commandement du Rock n’ Roll. En dehors de la musique, si vous écoutez les vieux disques de blues il étaient tous des interprètes réactionnaires. Survivre était le thème de ces chansons. Maintenant vous avez les Clash essayant de faire face à un cercle capitaliste d’un côté, et essayant d’être toujours de vrais rouges ou vrais bleus, peu importe comment vous l’appelez. Encore une fois les Clash ont une vision française du Rock n’ Roll - où le Rock est vu d’un point de vue continental. Vince Taylor était un chanteur anglais qui est allé vivre en France. Il a influencé David Bowie. En fait il était sensé être Ziggy Stardust - Vince Taylor & The Playboys. Il a disjoncté un soir en France, a ouvert ses bras et a dit au public « Je suis le seigneur, je suis Jésus Christ ». Et il était sérieux. Il a disparu pendant un moment, et quand il a refait surface, il ne ressemblait à l’ancien Gene Vincent. Beaucoup de ces choses sont dans les Clash en opposition au Rock n’ Roll américain. C’est le rock n’ roll français continental, presque comme ce livre « Rock Dreams ». Mais finalement c’est vraiment difficile de rester éloigné du showbiz quand le showbiz encourage le cirque Rock n’ Roll. »

Je lui dit que U2 est ouvertement perçu comme un groupe politique en Amérique.

« En réalité ils sont presque apolitique d’un point de vue irlandais. Je les admire en tant que groupe, musicalement etc… Mais ce truc du « drapeau blanc » - ce pacifisme radical est gênant parce que la situation en Irlande est plus complexe. Ils sont sincères à propos de ça. Ils sont axés dans le meilleur de la nature humaine et les gens authentiquement sympathiques. Je ne veux pas que vous pensiez que je suis méchant en parlant d’eux, parce que je les admire énormément en tant que groupe. Mais j’ai tendance à être un peu plus courageux à propos des choses qui se passent ici. »

L’Irlande, comme beaucoup de pays d’Europe, est un pays qui combine à la fois l’Histoire et les traditions avec un style de vie moderne. C’est une combinaison du neuf et de l’ancien. (Le bétail a toujours le droit de circuler sur les routes irlandaises, et le fait divers majeur quand j’étais là-bas concernait une nounou qui avait mis le feu à la maison de son employeur - et la court a eu à décider si elle avait ou pas des pouvoirs paranormal de pyrokinésie. Une histoire digne des romans de Stephen King!) Rory Gallagher est une part de ce traditionalisme mêlé au monde moderne, et c’est sûrement pour ça qu’il semble difficile de lui donner un âge, restant aussi frais et vigoureux que lorsqu’il a débuté il y a approximativement 20 ans plus tôt. Comme me l’a dit un photographe irlandais à l’un de ses concerts: « Cela me rappel les vieux jours, lorsqu’il a commencé à jouer avec Taste ». Pourtant Rory électrisait un public de gosses qui n’étaient même pas né quand Taste s’est séparé. 

« Je ne prendrais pas mon pied si je pensais que tout s’était terminé avec la mort de Buddy Holly, ou quelque chose comme ça. » il explique: « J’essaie d’être moderne et énergique, mais si je puis m’exprimer ainsi, certaines choses sont arrivés dans la pop qui a influencé les médias qui pensent que c’est une nouvelle chose, un nouvel ordre des choses. Je ne pense pas. Si vous retournez au Funk à la Soul, aux racines du blues, il y a un certain point où certaines choses n’ont plus de sens. Certaines choses sont justes du fourrage des médias alimenté par les producteurs. »

«Aussi je suis un traditionaliste, mais je déteste le mot traditionaliste. Je pense que le moins vous trichez avec certaines choses, mieux c’est. Juste parce que vous êtes derrières trois synthétiseurs ne rend pas la chose meilleure. Je veux dire, c’est déjà démodé de toute façon. On en revient toujours au facteur humain. Alors un ordinateur peut vous parlez ou additionner et soustraire. Et alors ? Cela n’a pas l’éclat d’un type assis dans un coin de rue jouant d’un instrument. Je ne crois pas à la glorification de l’âge électronique parce que, à la fin, ça sera une source de destruction. Je ne veux pas dire qu’il faut faire un retour en arrière et être comme les Stray Cats, une sorte d’apitoiement sur l’âge d’or du Rock n’ Roll. J’aime les Stray Cats - ne vous méprenez pas - mais je ne me vois pas comme ça. J’essaie toujours d’aller de l’avant. Mais je continue d’étudier et de travailler sur les racines de tout ça. »

« J’aimerai durer aussi longtemps que Muddy Waters. J’ai une grande admiration pour les gars qui ne sont pas dans la partie juste pour un temps limité. Ils sont essentiellement des musiciens folkloriques qui jouent des instruments électriques, et ils le font toute leur vie. Et la raison de base de tout ça est, je parie que le jour avant le décès de Muddy, il était toujours à l’affût de cette chose mystérieuse. C’est quand vous n’arrivez pas à mettre le doigt dessus que c’est vraiment bon. »


Dernière édition par Garby le Jeu 10 Juil 2014, 15:09, édité 6 fois
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Message par Garbage Man Jeu 10 Juil 2014, 14:57

L'article original pour ceux qui trouvent ma traduction bizarre:

http://www.roryon.com/banchee.html
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Message par prettyrose Jeu 10 Juil 2014, 21:30

C'est dingue, tu as tout traduis ?????  Shocked 

C'est vraiment trop cool  bravo 

Je vais me le garder pour le week-end pour n'en perdre aucune miette  jap 

Merci merci merci  cheers  impec  jumping 
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Message par Chino Ven 11 Juil 2014, 05:53

Oui, bravo, super boulot, et une intertview très intéressante, dans laquelle la personnalité indépendante de Rory émerge, sans langue de bois.

Merci Garby! bravo jap impec jumping
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Message par Garbage Man Ven 11 Juil 2014, 11:08

Merci !  jap 

En effet j'ai tout traduit. Ça nécessite de la patience et du temps. Et parfois il faut tourner les phrases autrement parce que certaines expressions ou images en anglais n'existent pas ou sont intraduisibles littéralement en français.

A venir la traduction d'une interview de Rory de 1987 !  Wink
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Message par Chino Ven 11 Juil 2014, 11:49

Impec, merci, on attend ça! bravo jumping
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Message par prettyrose Ven 11 Juil 2014, 14:52

Trop fort  Laughing drinks impec bravo super2 jumping 
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Message par Garbage Man Dim 13 Juil 2014, 14:35

Comme promis l'interview de rory réalisé par Neville Marten pour le numéro de juin 1987 du magazine Guitarist. Cela parle beaucoup matos et technique alors j'espère que m'a traduction n'est pas illisible. Bonne lecture !




Avec un nouvel album juste sur le point de sortir et des projets de dates britanniques et irlandaises cette année, Rory Gallagher est fin prêt. L’Irlande a engendré une grande lignée de brillants guitaristes, mais Rory est aussi un des plus excitant performer live du coin…


RG: J’ai hâte que l’album sorte, c’est d’abord et principalement parce que quand vous faites douze ou quatorze albums et que vous avez ensuite une longue pause, c’est agaçant pour les fans et les admirateurs. C’est aussi agaçant pour les musiciens et moi-même ! Nous avons fait 20 titres et une partie du matériel a été enregistré au-delà d’une période de deux ans et à mi chemin nous avons abandonné cinq titres et fait cinq nouvelles chansons. La tentation est de toujours revenir et de remixer, et j’écris une nouvelle chanson chaque semaine alors c’est toujours tentant d’y aller et de le faire. Mais nous avons marqué une pause et sélectionné les meilleures mélodies et je pense que ça devrait faire l’affaire.

NM: Est-ce un nouveau départ par rapport à ce que vous avez fait avant ou est-ce toujours fondamentalement du Rory ?    

RG: Certains de mes albums dévient vers le Rock, mais sur celui-ci il y a un fort retour aux influences blues. Il y a quelques titres Rock et quelques rythmes inhabituels sur certaines chansons - il y a toujours des choses qui vous influence, comme une influence irlandaise ou une influence espagnole - mais les titres blues sont justement plus dans la tradition blues. L’impression générale de l’album est bonne et audacieuse et c’est honnête - et nous avons le bon son. Je n’étais pas content du son de Jinx comparé à celui-là.

J’allais faire un instrumental parce que je n’en avais jamais fait un sur disque avant. Pas dans un soucis d’égo, mais je pense toujours que c’est bien pour un guitariste de faire un instrumental qui fera parti de son répertoire. J’en ai un et je l’ai répété - c’était la onzième heure et nous étions très tenté de l’enregistrer. Nous allons l’appeler « The Loop » (le métro aérien qui parcourt le centre de Chicago).

NM: Je pense que beaucoup de gens risque d’aimer ça.

RG: Après toutes ces années je pense que ça en vaut la peine. Sinon nous le mettrons sur le prochain album parce que peu importe comment le vent souffle nous allons en sortir deux ou trois dans une succession raisonnable. Alors nous ne sommes pas coincé dans cette routine…


… Aussi avec le studio dans nos veines nous pouvons avancer - entre faire les festivals durant l’été - et ajouter des titres différent mais ça ne devient pas un grand projet. Je pense que parfois c’est la meilleure manière de le faire - le faire par fragments plutôt que de commencer le 1er janvier et être prêt pour la prochaine semaine X - qui devient plusieurs mois.

NM: Trouvez-vous que ça limite votre créativité ?

RG: Je pense que cela affaiblit votre sens de décision. Dans les vieux jours, à cause de tous les concerts que nous faisions, vous deviez être dedans et hors du studio afin d’être à Norwich à huit heure le soir - ou sur le continent ou quelque part. C’est une bonne forme de discipline; ça ne vous donnait pas plus de temps pour affiner les choses.  Je pense que ce que nous essaierons de faire c’est un jour en studio et ensuite faire un concert le jour suivant - ce genre de procédé serait bon.

NM: Cela garde en forme.

RG: Oui c’est vrai. Je n’ai pas appris à travailler sur 24 pistes - les deux premiers albums de Taste étaient des 8 pistes et nous abandonnions toujours des morceaux - nous ne pouvions pas le croire non plus. Ensuite nous avons enregistré un certains nombres d’albums en 16 pistes, ce qui était génial car nous pouvions nous compromettre ici et là - par exemple si vous aviez un tambourin ou des clappements de mains - les roadies ou des amis pouvaient le faire et en même temps quelqu’un jouait de la guitare acoustique en cabine. Cela donne cet aspect artisanal, comme vous savez, vous pouvez amenez tous les musiciens à des heures différentes, mais vous perdez l’interaction des gens jouant ensemble, ce qui est plutôt évident sur certaines musique d’aujourd’hui. J’espère revenir au 16 pistes ou 8 pistes la prochaine fois, j’ai toujours menacé de le faire.
Il y a un argument technique comme quoi l’espace d’enregistrement, par titre, sur 16 pistes est plus larges que sur 24 pistes et certaines personnes ont remarqué ça et vous obtenez un son plus gros. Je pense que les Eagles ont acheté un 16 pistes pour cette raison, parce que c’est plus large et plus gros.

NM: Aimez vous simplement vous assoir avec le groupe et jouer les titres ?

RG: Ouais. Vous n’avez pas un million de titres et vous ne pouvez pas faire quatre solos et en sélectionner un pour plus tard - juste ajourner le moment redouté. De plus, vous voyez, la plupart des ingénieurs modernes ne seraient pas content de travailler sur ce genre de session parce qu’ils auraient le sentiment que c’est en dessous de ce qu’ils attendent. Mais en principe j’aime juste jouer avec le groupe. En fait, les premiers albums que nous avons fait, la plupart des morceaux je les ai chanté live ainsi que les solos et peut être ai-je doublé la partie rythmique.

NM: Je discutais avec certaines personnes l’autre jour qui essayaient de comprendre ce qui faisait que les vieux enregistrements sonnaient mieux que les modernes.

RG: Et bien ils laissaient la basse gronder, le déversement était autorisé et la séparation n’était pas le premier commandement. Je pense que c’est une des raisons majeures, plus les consoles de mixages et toutes ces choses à cette époque étaient des consoles à lampes et elles étaient distordues de la meilleure des façons possibles. Les vieux compresseurs et chambres d’échos étaient très mécanique et ils ne faisaient qu’un job, mais ils le faisaient bien, c’est comme si vous comparez les versions de « Highway 61 » de Dylan sur ses deux derniers albums - il a lui-même dit qu’il avait le désir ardent d’obtenir à nouveau ce son, mais de toute évidence quelqu’un l’a mal dirigé. C’est juste une combustion du son. 


Un technicien dirait probablement: « Ok Rory, entends-tu ce tintement de cymbales ? Peux-tu entendre que la basse n’est pas assez en retrait ? » Je ne suis pas contre le progrès mais vous devez admettre avec toute votre âme que quelque chose manque dans les enregistrements récents.

NM: Vous êtes plus connu en tant qu’interprète live. Aimez-vous jouer en studio ou est-ce comme une mission de routine que vous devez accomplir ?

RG: J’aime certaines nuits dans le studio. Je ne suis pas la meilleure personne dans un endroit clos. Je suis un joueur live de naissance - comme un musicien Folk gitan, je m’assois dans un coin et je joue. J’aime regarder les gens parce que vous recevez des bonnes ou mauvaises vibrations, alors qu’en studio certaines choses sont irritantes - vous devez connaitre chaque repères sur le mur et chaque notes sur le tapis et si vous ne vous entendez pas avec l’ingénieur ça n’aide pas. Cela dit, c’est génial d’entendre un morceau se créer ensemble; c’est charmant de rentrer chez soit avec la maquette d’une nouvelle chanson et de l’écouter. J’aime cette partie là, mais ça ne peut pas être une corvée, je dois l’admette, ça n’en est réellement pas une.

NM: Quand vient un solo durant un concert vous vous donnez et généralement c’est génial à 95%, mais si vous jouez une fausse note ou une corde à vide quand vous ne le voulez pas cela passe en live - mais en studio…

RG: Je ne joue pas trop de fausses notes, je joue des cordes à vide ici et là, mais même en studio si le solo a le feeling et l’intensité ça ne me dérange pas de faire un raté dessus. Je veux dire Jimmy Page a fait le point là-dessus et félicitations à lui et à Keith richards. Certaines de leurs meilleures notes sont celles qui sont ratées et ils savent de quoi je parle quand je dis ça. Par exemple il y a certains solos sur certains disques que j’ai joué dont je ne dirais pas que je ne pourrais les faire sur scène, mais je n’aurais pas la patience et le calme. Comme lorsque j’ai fait une intro sur Edged in Blue il y a des années de cela, qui était comme un genre d’intro poignante. Si c’est un morceau qui nécessite un type de solo précis et qu’il doit être plus dans le contexte, alors le studio l’emporte à cette occasion. Mais si c’est pour une chose ardente, dingue et survolté et un petit peu hors de contrôle, alors je pense que le live est une meilleure chose.

NM: A propos du travail sur scène ?

RG: Il y a une poignée de festivals sur le continent qui arrive. Nous les avons fait ces dernières années. Mais la chose primordiale après l’album est de faire une tournée britannique et quelques dates irlandaises, parce que nous avons négligé cette partie du monde. Ce sera bon et amusant parce que nous avons l’habitude de faire plusieurs tournées là chaque années. C’est comme si vous pouviez avoir un printemps et un hiver en même temps, mais nous aimerons faire quelques dates là bas.

NM: Vous êtes un des meilleurs joueurs de slide, est-ce que vous en jouez plus ces jours-ci ?

RG: Oh je joue beaucoup de slide sur le nouvel album. Je dirai que sur la moitié des titres les solos sont en slide, mais aussi souvent j’utilise des open tuning pour la partie rythmique. Je joue beaucoup de slide en accordage standard ainsi qu’en open tuning. Je suis toujours dingue de la slide, tout le monde peut jouer de la guitare, mais tout le monde ne peut pas jouer de la slide et il y a tellement de façons de progresser. Et puis vous achetez un disque de certains country bluesman des années 30 qui frappent le sol avec vous et vous devez recommencer à nouveau - mais j’y arrive.

NM: Utilisez-vous toujours beaucoup la Telecaster pour cela ?

RG: J’utilise la Tele quelques fois. Évidemment pour l’accordage standard j’utilise la Strat, et j’utilise une Gibson Melody Maker avec un seul micro sur scène. Mais pour la plupart des choses en open tuning j’utilise une Gretsch Corvette avec des cordes lourdes. C’est une guitare très dure - mon frère l’a récupérer pour 75 dollars dans un mont-de-piété de Los Angeles. J’ai retiré les micros et j’y ai mis des P90. J’aurai dû les laisser avec le recul, ce sont de très bon micros similaires aux Gretsch Tennessean. Mais mon opinion est que les P90 sont les meilleures pour la slide. Ils ont les meilleures harmoniques. La meilleure slide guitar, à l’exception si vous jouez dans le style de Muddy Waters, est la vieille Les Paul Gold Top. La très vieille ’52 avec une lisière couleur crème, c’est incroyable. Vous pouvez jouer de la slide sur n’importe quelle guitare mais pour être sérieux, vous devez utiliser un calibre standard ou un assortiment de cordes dures. Autrement vous n’aurez pas cette attaque ample.    

NM: Vous ne pouvez pas l’exploitez comme il faut.

RG: Non vous avez tendance à être trop tendre avec. Les cordes sur la strat sont uniquement un assortiment de 10, mais pour un accordage standard c’est acceptable. Muddy utilisait un open de Do de temps à autres, mais pour la plupart de son travail il utilisait un accordage standard, comme Earl Hooker qui est le roi de la slide sur une corde. Mais vous arrivez à un point où vous dépasser le besoin de jouer en open tuning. Je veux dire je peux jouer dans n’importe quel tonalité en accordage standard, mais c’est un son différent parce qu’il manque l’open tuning. 

NM: La première fois que je vous ai entendu j’étais habitué au jeu d’Eric Clapton dont je connaissais chaque notes du répertoire. Il ne s’est jamais éloigné de ça, mais vous jouiez soudainement des choses inattendues. Était-ce en vous ? Était-ce des tonnes de pratique ? Aviez-vous trouvé des choses ou vous êtes vous assis en pensant « Je vais jouer différemment que n’importe qui » ?

RG: Si je peux être modeste, c’est un mélange de différentes choses, vraiment. Je veux dire en tant que joueur strictement blues vous devez tirer votre chapeau à Eric Clapton, il n’y a pas de doute là-dessus. Mais il a travaillé au sein, dirons nous, des limites fixées par Hubert Sumlin, Willie Johnson, avec Howlin’ Wolf, quelques morceaux de ce que les King ont joué - mais il l’a fait si bien. Il a l’attaque, le ton et la flamboyance, qui est quelque chose qui lui est propre. Je peux jouer en dehors de ce domaine, peut être parce que j’étais si jeune. Je jouais quand j’avais 9 ans et aussi venant d’Irlande vous êtes conscient des différentes gammes et des différentes tonalités et choses, et aussi j’ai joué de la mandoline et du banjo etc… et j’étais intéressé par certains phrasés Jazz. Alors je n’ai jamais aimé travaillé dans un seul genre de cadre. Je ne veux vraiment pas que mon épitaphe soit « Oh Rory était génial, il jouait exactement comme BB King » ou quoique ce soit d’autre. Je veux - c’est une chose très prétentieuse à dire - je veux juste tirer un grand coup ici et là pour juste changer l’idée de la chose par une étrange note. Aussi j’utilise beaucoup mon petit doigt, parce que je joue de la mandoline et évidemment je digérais d’autres personnes que j’écoutais. Alors si j’avais quelque chose de différent c’est probablement quelque chose qui était dans tout ça, vous savez.

NM: Il y a eu vraiment quelques bons guitaristes irlandais.

RG: Et bien il serait le premier à vous le dire, n’est-ce pas ? [Rires] - ouais une grande lignée de guitaristes… Henry McCullough, Gary Moore, Eric Bell (guitariste de Thin Lizzy), Eric a un petit touché inhabituel dans son style. J’oublie probablement beaucoup de guitaristes, ce qui serait honteux, mais de toute manière il y a de grands guitaristes.

Mais aussi, quand j’étais enfant j’écoutais Django Reinhardt. Je pense peut être que ce que nous avons en commun c’est qu’il ne travaillais pas un temps strict sur la guitare, il était juste un petit peu indépendant dans son approche rythmique. Il dansait autour du rythme ou le tempo, alors que certains joueurs de blues ont tendance à jouer de façon rigide sur le tempo, à l’inverse d’un musicien de Jazz ou de Folk imprimeront leur propre temps. C’est le secret je pense.

NM: Je n’ai pas relevé de musique irlandaise dans votre jeu, mais je pense que ça doit avoir une influence.

RG: Je pense que ça ressort un peu plus dans les accords et les petits phrasés bizarres. Je n’ai jamais approfondi là dedans. Je veux dire, je peux jouer de la musique irlandaise, en soi, mais principalement c’est blues et Rock. Mais vous voyez quand vous écrivez vos propres compositions tout est possible - c’est toute la différence. Comparons disons avec Fleetwood Mac, le Mac jouait environ 90% des compositions d’autres personnes. Alors que nous jouons 90% de nos propres compositions avec quelques standards. 

NM: Trouvez-vous facile d’écrire de la musique ?

RG: Assez facile - j’ai traversé des passages ici ou là, comme tous les compositeurs où vous faites un blocage. Si quelqu’un franchi la porte et dit: « J’ai besoin d’une chanson à huit heures ce matin » je peux en écrire une certainement, mais j’essaie d’attendre jusqu’à ce que se soit semi inspiré, au moins. Je suis toujours en train de griffonner dans des calepins et sur les enveloppes et je me rappel toujours de petites mélodies et j’enregistre des accords sur cassette, c’est une chose en cours. Mais le business actuel de descendre et dire « Je m’en vais en faire deux aujourd’hui », je veux dire ce n’est pas si difficile alors. Mais le problème c’est que une fois que j’ai décidé de la partie musicale, ça reste coincé, mais jusqu’au jour ou le disque sort, sur certaines chansons je ne suis jamais satisfait de la partie lyrique. Je pourrais continuer de la perfectionner et de la changer, mais je pense que chaque compositeur fait ça, vous savez. Mais certaines chansons sont de pures cadeaux, pures chances - c’est presque comme si quelqu’un poussait le stylo pour vous; vous pouvez sentir que tout est là.

NM: Quand nous discutions plus tôt, vous mentionner retenir le hors-la-loi en vous…

RG: Je voulais juste dire que tout le Rock establishment a trop flirté avec ce qu’on appelle la « haute vie sociale » et je pense que c’est allé trop loin. Je veux dire, je ne pense pas Eddie Cochran avait ça en tête. Je crois que le Rock devrait toujours rester un peu en dehors de toute récupération; je pense que ça doit rester un petit peu dangereux - un peu méchant comme disent les américains. Comme quand vous entendez des chansons punk être utilisées dans des pubs pour de la crème glacée et personne ne cligne de l’œil !  Vous commencez à vous demander qui tient le fort. Vous avez besoin d’un peu de distance, autrement vous finirez par jouer à nouveau dans des salons, comme ils avaient l’habitude de faire. Je n’aime pas ce genre de patronage, mais c’est juste la façon dont vous avez grandit, je suppose. J’ai toujours pensé que les rockers et les bluesmen étaient extrêmement bons parce qu’ils ne faisaient pas parti intégrante du rang social.

NM: N’avez-vous jamais aimé faire parti d’une sorte de famille renommée ?

RG: Et bien mon ego doit admettre que j’aurais bien voulu, mais je ne voudrais pas trop à avoir à m’agenouiller pour ça. Je préfère être connu pour ce que je fais - ou ce que mon jeu fait. Mais je ne voudrais pas être une personne célèbre juste parce que je porte des chaussures oranges ou parce que j’ai expulsé des clochards ou d’autres choses idiotes. C’est la vieille question; préfériez-vous qu’il, en couverture de Time Magazine, ou voulez vous faire ce que vous faites et y croire - pour votre vie. Mais je ne mérite pas une médaille pour ça - les choses sont ainsi.

NM: Les festivals européens semblent être un endroit de prédilection, ils semblent toujours aimer la musique pour ce qu’elle est.

RG: Vous voyez sur le continent ils ne sont pas aussi branché, comme ils le sont à Londres à propos de cette mode annuelle. Je me retirerai demain si je pensais qu’ils voulaient juste me voir parce qu’ils se souvenaient que j’étais là cette année ou une autre. Je veux dire tous les albums suscitent leur attente et je pense, dans certaines parties du continent, ils voient une certaines lignée du Rock n’ Roll et ils ne sont même pas souillés par certaines choses Pop. Soit vous pouvez le voir à un certains niveau dans la rue ou pas - mais ils vous le laisse savoir ! Heureusement nous avons été capable de le faire.


En tout cas avec Taste nous avons écumé tout ça - nous avons joué au Star Club d’Hambourg et nous avons joué au Big Apple dans la même ville. Hambourg à ce stade était presque la Mecque du Rock n’ Roll en Europe. En fait quand Jerry Lee, Fats Domino ne pouvaient pas bosser en Angleterre, ils allaient tout droit au Star Club - et Gene Vincent etc… Cela me fait sonner vieux, mais ainsi soit-il.

NM: Ils semblent toujours vouloir la musique, pas de la nostalgie.

RG: Ouais, ce n’est pas un reproche contre Londres, mais je pense que cela s’applique aux autres villes britanniques. Quand vous sortez de Londres l’influence des médias n’est pas aussi importante, et sur le continent je pense que les gens sont plus suspicieux sur ce qui est trop commercial. Ils connaissent leur blues et rock n’roll, on aimerait à le penser. Nous ne devons pas trop nous prendre la tête à ce sujet. Là encore, il y a quelques bonnes personnes dans cette ville qui sont venues nous voir. Je n’ai pas de soucis avec les gens, j’ai des soucis avec certains agissements, j’ai toujours été agacé par ces gens qui vendent leur crédibilité, c’est épouvantable. 

NM: Vous êtes en pleines répétitions en ce moment.

RG: Nous avons eu une bonne séance hier, nous en ferons un peu demain et la semaine prochaine, mais il y a beaucoup de compositions que nous devons jouer. Se souvenir des paroles et structurer l’ensemble. Nous n’étions pas si rouillé même curieusement.

NM: Qui travaille avec vous ?

RG: Gerry McAvoy est toujours le bassiste, Brendan O’Neill est à la batterie, et pour certains concerts parfois nous avons un gars qui s’appelle Mark Feltham qui habituellement est l’harmoniciste avec Nine Below Zero, un superbe joueur. Nous avons travaillé avec une ou deux autres personnes - un clavier pendant un moment et un saxophoniste pour quelques concerts récents. Cela fait trois musiciens plus l’harmonica. C’est un harmoniciste génial. Cela donne un parfum agréable à tout ça.


Il pratique en réalité, vous pouvez l’entendre dans sa chambre d’hôtel la nuit, pratiquant et pratiquant les gammes et d’autres choses que vous n’associez pas aux musiciens blues. Je pense qu’il est le meilleur en Europe de toute façon. 

NM: Vous êtes un peu un joueur de Telecaster; je pense qu’elles sont vos favorites n’est-ce pas ?

RG: Je pense qu’elles le sont. Je veux dire, je suis un joueur de Strat à cause des trois micros, le truc hors phase, même sur ma Stratocaster j’ai rendu obsolète le bouton de contrôle du ton du milieu. Je pense que probablement la guitare idéale serait un micro chevalet de Telecaster sur un corps de Stratocaster mais c’est justement ce que Lowell George a l’habitude de faire. J’ai retiré les micros manches sur mes Telecaster, il y a quelques années, et j’y ai mis des micros de Strat en position médiane et en position rythmique. Mais plus tard je les ai remises comme elles étaient.


Ce petit micro en métal, comme je l’appelle, si vous en trouvez un bon, cela a un étrange petit caractère. Ok ça ne va pas faire trembler le Royal Albert Hall, mais ça a vraiment un petit son chaud et inhabituel. Ce sont les pièces polaires plates, et je ne voudrais pas le jurer, mais je crois que le fil est plus mince que sur le micro chevalet. Le seul problème avec les Telecaster c’est le vieux crissement, mais nous avons tous appris à le régler, d’une manière ou d’une autre.

NM: Quel est votre remède ? 

RG: Le micro manche, vous le trempez dans de la cire de pétrole et vous le mettez au frigidaire, c’est un des remèdes, ou dans le pire des cas un peu de ruban adhésif pour bicyclette. Le micro chevalet est toujours le plus problématique. Ce que je fais avec celui-là ou devrais-je dire ce que fait Chris Eccleshall avec celui-là, c’est juste de prendre la plaque en cuivre du dessous du micro et de le jeter. Il le relie à la terre autre part et ça le répare. Et en plus vous devez y mettre de la cire de pétrole dedans. Les puristes de la Country diraient que vous perdez un peu de sifflement en faisant ça; je ne sais pas, c’est discutable. Mais aussi, à la vieille époque il y avait certaine Telecaster que vous ne deviez même pas toucher parce qu’elles sortaient de la cire et tout ça. Fender a sorti une Telecaster reissue récemment qui a l’air bonne, mais les micros continuent de crisser et je pense qu’ils finiront par arranger ça. C’était une bonne guitare autrement. Certaines de ces reissues ne sont pas mauvaises du tout. Et la Strat anniversaire que j’ai eu le privilège de recevoir est une très bonne guitare. Sur les Telecaster et Esquire les micros chevalets changent beaucoup - alors que les micros manches changent beaucoup. Mais je trouve que sur les manches rosewood les micros manches sonnent mieux que sur les manches érable… Je ne sais pas…

NM: Je pense que vous avez raison, je pense que la construction du manche apporte beaucoup de différences au son.

RG: C’est comme les guitares lourdes, elles sont devenues démodés à nouveau. Des guitares plus légères sont apparues. Les manches rosewood sont de nouveau à la mode à la place des manches en ébènes. Les manches biseautés arrivent. Une des Telecaster que je possède, la noire qui est en réalité une Esquire, est une des rares où les cordes ne passent pas à travers le corps, elles passent sur la table. J’allais changer ça quand j’ai lu Dan Armstrong, le père de Kent Armstrong, dire que ça donnait un mordant supplémentaire ou quelque chose comme ça.

NM: Il y en a toujours un qui défie la règle, il a tout faux, mais c’est un grand guitariste.

RG: J’ai vu une Telecaster dans un studio il y a quelques années en arrière, c’était un vrai modèle standard, il y avait même un sticker collé dessus. Je l’ai juste branché dans un ampli Fender Champ, et c’était la guitare qu’ils utilisaient pendant la cantine pour écrire des chansons. Mais c’était monstrueux - le son intégrale de Steve Cropper. Et c’était un modèle du début des 70’s, alors il n’y a pas besoin de vous le dire.

NM: Utilisez-vous toujours votre vieille Strat comme guitare principale ?

RG: Oui mais je ne l’utilise plus durant tout le set comme avant. J’ai une vieille Strat 57 en bonne état, mais pour une raison inconnue cette Strat 61 est géniale. Elle a un son moins nasillard que la plupart des Strat mais un côté brut - c’est presque comme si il y avait 1% de SG en elle.


Bien sûr, c’est une expérience que je n’ai pas encore fait. Ry Cooder a mis un micro P90 en position chevalet sur sa Strat, mais je n’aime pas avoir des micros de différentes valeurs. Et aussi Johnny Winter en utilise un sur la position manche de sa Telecaster, comme le faisait Steve Cropper, et ce n’est pas une mauvaise idée, mais alors vous avez un problème avec quel potentiomètre vous devez utilisez dessus. C’est comme la guitare BC Rich, qui est une belle guitare, belle fabrication, mais ça a un million de variétés de tons, c’est comme avoir un million de battes de cricket à utiliser.


Une Les Paul Junior, une belle guitare; vous obtenez un bon son, les juniors robuste ont un bon son. J’ai entendu quelques bonnes choses sur ces dernières. Ou vous obtenez une Danelectro ou une Supro. Ces guitares il suffit de les laisser telles quelles, car vous pouvez les rénover trop et vous les explosez. Vous pouvez trouver les corps aux Etats-Unis, mais ils les ruinent, ils les aspergent avec de la peinture à graffiti et tout ça. Même si vous savez qu’elles ne sont pas parfaitement justes et tout ça, si vous avez la bonne Danelectro avec le bon potentiomètre de tonalité - c’est la clef - et si vous baissez la tonalité et montez le volume, vous obtenez ce ton à la Hound Dog Taylor - vraiment sale et détestable. Mais parce que les micros sont câblés de manière concentrique ils sont toujours clairs, vous voyez. Je ne peux même pas souder deux fils ensembles - en fait je peux - mais je souhaiterai en connaître plus sur les possibilités des condensateurs et ce genre de choses. James Burton, je crois a beaucoup changé ses condensateurs sur ses Telecaster; vous pouvez changer la douceur générale de la chose. Il y a beaucoup de marge de manœuvre à l’intérieur.


Bien sûr beaucoup de guitariste n’utilise pas le contrôle de tonalité et ils n’en ont même pas sur leurs guitares maintenant, à cause de Eddie Van Halen. OK ça coupe le circuit un petit peu, je comprends cela, mais j’utilise toujours le contrôle de tonalité, car il y a beaucoup de différentes tonalités spongieuses que vous pouvez obtenir à mi chemin entre la Telecaster ou une Junior. Surtout si vous jouez en slide, vous ne voulez pas qu’elle claque tout le temps, vous voulez faire sonner les bords rugueux sur le dessus.

NM: Alors quels sont vos projets à partir de maintenant ?

RG: Et bien évidemment avec la sortie de l’album, nous allons faire ces festivals sur le continent et espérons faire une tournée britannique et irlandaise bientôt. Ensuite nous irons faire un tour au Japon, en Australie et un voyage aux Etats-Unis, parce que nous n’y avons pas été depuis deux ou trois ans. J’espère que nous allons donner suite à l’album assez rapidement. Parce que beaucoup de bonnes compositions ont été mise de côté et de nouvelles viendront s’ajouter. 


Aussi, j’espère en plus de ça pouvoir faire de la musique de film, si quelqu’un est intéressé. Knopfler a fait beaucoup de morceaux, ça n’a pas besoin d’être un projet de guitare, mais il faudrait que ce soit un film que j’ai aimé. Mais là encore si j’ai le temps, le projet le plus long que j’ai en réserve est un album acoustique, alors c’est une possibilité. Il y a beaucoup de choses qui me maintiennent en activité de toute façon.

NM: Et un single pour cet album ? Nous n’avons même pas dit comment il va s’appeler ?

RG: Et bien l’album sera soit « Torch » ou « Loanshark Blues » qui est un des titres sur l’album. Je ne sais pas à propos d’un single, nous avons évité ça, mais je veux dire que nous pourrions froisser quelques plumes et sortir quelques titres sous forme de mini EP - nous verrons ce qu’il se passe. Les Dj sont tellement paresseux qu’ils ne lèveraient pas les fesses et iraient explorer votre album, mais ce n’est pas leur faute. Nous allons essayer de le faire jouer à la radio et si cela veut dire sortir un disque sous un genre de forme de single alors nous le ferons -  mais ce ne sera pas du genre « Three Blind Mice » ce sera quelque chose de fort.

NM: Qu’est-ce que vous en pensez d’être dans les charts ?

RG: Je pourrais supporter être dans les charts et être dans l’autoradio de tout le monde pendant dix heures par jour. Je suis juste terrifié de… beaucoup de personnes que je respecte ont fait ça avec un petit peu de chansonnettes et c’était la fin. C’était tout ce pourquoi ils ont été connu. Mais si nous pouvions sortir quelques choses de dangereux, je pourrais vivre avec. Je veux dire vous pourriez être trop rigide sur certaines choses et trop bête avec vos théories et votre éthique autodestructrice, mais c’est certainement meilleur que de vous désavouez pendant un an parce que vous avez fait quelque chose de stupide que vous regrettez.      
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Message par prettyrose Dim 13 Juil 2014, 21:56

Je suis impressionnée et ravie  jumping jumping super2 bravo bravo impec 
Merci  drinks 
Quel boulot  jap 
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Message par Chino Ven 30 Oct 2015, 08:39

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Message par JLo Ven 30 Oct 2015, 20:55

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Message par JLo Mer 02 Mar 2016, 19:32

http://www.rorygallagher.com/#/news/2016/03/a_birthday_gift

A Birthday Gift!

March 2nd, 2016

On Rory’s birthday (March 2nd) we’ve been given a gift from the RTE archive an, unseen since broadcast, interview with Rory from 1983, titled “The Warmth and Humanity of Rory Gallagher”.

You can watch the 9 minute video by following this link http://www.rte.ie/archives/2016/0302/771973-blues-rock-legend-rory-gallagher/

From the article:

Rory Gallagher talks to reporter Carolyn Fisher for the programme ‘Ireland’s Eye’.

Playing a 1933 guitar in the surrounds of the Shelbourne Hotel, Dublin, Rory Gallagher talks about the latest trends in music, and the alternative scene saying

"There’s so much formula now and so much microchip music that it’s getting a bit too... sort of one dimensional. I like music with a bit of warmth and humanity in it."

Rory Gallagher has achieved considerable success in the USA with his brand of blues and rock and has just completed his 21st tour, playing everywhere from the small clubs of the college circuit, to the the big open air gigs which he finds more challenging. His success is also evident across Europe, having recently performed a concert in Germany which was televised throughout Europe to 25 million people.

Rory Gallagher performs a solo acoustic version of the song “Ride On Red, Ride On”.

This interview took place on 19 July 1983 and was broadcast as part of the programme ‘Ireland’s Eye’ on 3 August 1983.

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Message par Chino Mer 02 Mar 2016, 20:25

Excellente trouvaille, merci! cheers

J'ai chopé et uploadé cette vidéo pour ceux que ça intéresse:

Rory Gallagher talks to reporter Carolyn Fisher for the programme ‘Ireland’s Eye’



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Message par JLo Mer 02 Mar 2016, 20:42

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Message par Garbage Man Mer 02 Mar 2016, 22:52

Génial. Comme j'adore ce bonhomme !
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Message par Chino Jeu 27 Oct 2016, 07:12

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Message par JLo Jeu 27 Oct 2016, 17:38

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Message par Garbage Man Ven 30 Avr 2021, 12:17

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