Les interviews de Rory
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Les interviews de Rory
Interview de Rory au Japon, datant de 1985 pour le magazine Deuce Quarterly.
http://www.rorygallagher.com/#/archives/interviews/questions
Plutôt étonné qu'il cite Bruce Springsteen comme influence, ça ne m'a jamais frapper en écoutant sa musique.
Pour la romancière dont il fait allusion Patricia Highsmith, elle a sortie en 1960 une nouvelle du nom de "Camera Finish", je ne serais pas étonné que cette nouvelle soit en partie à l'origine du titre de l'album "Photo Finish".
This questionnaire was posted in Issue 37 of Deuce Quarterly of August 1985, from a tour in Japan. Rory filled in the blanks to some "What are you favorites" type of questions. It was a little hard to read after scanning, so it's typed below.Copies of the scans are beneath
Real Name: Rory William Gallagher
Instrument: Fender Stratocaster, Telecaster for Electric Martin D-35 and National for Acoustic Martin OM Model Mandolin.
Amplifier, Other Device, Equipment: Fender Concert Amp and Fender Bassman Amp, Hawk Tone Booster. I also use an Oberheimer Studio Aamp.
Birth Date & Birthplace: 2 March, Ballyshannon, Ireland
Height & Weight: 11 Stone
Colour of Hair & Eyes: Dark brown, blue (eyes!)
Hobbies: Reading, drawing & the cinema
Music Which Influenced You Most: Blues is my main influence, but I'm also very fond of most other styles - Rock & Roll, Folk & Jazz
Manchester International Club 1987
taken by John Wainwright
Musicians Which Iinfluenced You Most: When I started playing guitar Lonnie Donegan, Elvis Presley, Buddy Holly and later, Muddy Waters, Junior Wells, Buddy Guy Band.
Favorite Muscians: Bob Dylan, Ornette Colman, Doc Watson, John Hamond, Blind Boy Fuller, Bruce Springsteen, Howlin' Wolf
Favorite Groups: Stones, The Band
Favorite Albums: Blond On Blond (Dylan), Born To Run (Springsteen), Birthday Blues (Bert Jansch)
Music & Types of Music You Hate: Bubble gum!
Favorite Magazine: Guitar Player
Manchester International Club 1987
taken by John Wainwright
Favorite Novelist: Patricia Highsmith
Favorite Actress: Romy Schneider
Favorite Car: Packard
Favorite Food & Drink: Mexican
Country Do You Love Best? I try to enjoy which ever country I happen to be in.
Your Advice to Young Japanese Musicians: It's old advice: practice! Try to play in public as much as possible and play with other musicians informally.
Your Dream: To write a screenplay
http://www.rorygallagher.com/#/archives/interviews/questions
Plutôt étonné qu'il cite Bruce Springsteen comme influence, ça ne m'a jamais frapper en écoutant sa musique.
Pour la romancière dont il fait allusion Patricia Highsmith, elle a sortie en 1960 une nouvelle du nom de "Camera Finish", je ne serais pas étonné que cette nouvelle soit en partie à l'origine du titre de l'album "Photo Finish".
Re: Les interviews de Rory
L'original du questionnaire:
Concernant Bruce Springsteen, c'est plus sa démarche, sans compromis, sans esbroufe, qui plaisait à Rory.
Sur Patricia Highsmith, c'est possible, mais je n'ai jamais lu que Rory avait intitulé Photo-Finish pour cette raison.
Concernant Bruce Springsteen, c'est plus sa démarche, sans compromis, sans esbroufe, qui plaisait à Rory.
Sur Patricia Highsmith, c'est possible, mais je n'ai jamais lu que Rory avait intitulé Photo-Finish pour cette raison.
Re: Les interviews de Rory
Une interview remarquable (en anglais) qui date de 1991:
http://jasobrecht.blogspot.com/2010/06/rory-gallagher-1991-interview.html
http://jasobrecht.blogspot.com/2010/06/rory-gallagher-1991-interview.html
Re: Les interviews de Rory
Aujourd'hui sur la page officielle FB de Rory, une interview en plein air apparement, vu sa nervosité!
Emi- Messages : 4358
Date d'inscription : 13/01/2011
Age : 46
Re: Les interviews de Rory
Interview filmée le 26 mai 1985 à Houston. Le concert a été enregistré, et 3-4 titres ont même été filmés partiellement.Emi a écrit:Aujourd'hui sur la page officielle FB de Rory, une interview en plein air apparement, vu sa nervosité!
Re: Les interviews de Rory
Traduction de l'interview réalisée par Anil Prasad en 1991: http://www.innerviews.org/inner/rory.html
La contribution de Rory Gallagher à l'évolution du blues rock était extraordinaire. Tout au long de ses 30 ans de carrière, le guitariste, chanteur et compositeur irlandais a apporté une intégrité et une passion inégalée au genre. Contrairement à ses contemporains qui ont emprunté le chemin du pop blues, Gallagher n’a jamais édulcoré son son. Il est resté joyeux de délivrer album après album de torrides performances trempées de guitares hurlantes et de chants granuleux, inspirant des générations de musiciens de rester fidèle à leurs instincts. Avec plus de 30 millions d’albums vendus, il a aussi prouvé qu’une approche intransigeante pouvait également être un franc-succès.
Le musicien autodidacte a touché le feu des projeteurs en tant que leader de Taste, un power trio immensément populaire de la fin des 60’s incorporant Folk, Pop, Jazz dans une base Blues-Rock. Après la disparition du groupe en 1970 en raison de tensions internes, Gallagher a entrepris une célèbre carrière solo. Les 70’s et débuts 80’s ont vu la sortie de plusieurs albums solo incluant Tattoo, Blueprint et Calling Card. Autre fait marquant de son travail sur les albums des légendaires bluesmen Muddy Waters et Albert King. Le milieu Rock a aussi retenu l’avis des Jeff Beck, Jimmy Page et Paul Rodgers, tous citant le travail de Gallagher comme une influence significative.
La moitié et la fin des 80’s n’ont pas été tendre pour Gallagher. Confronté au désintérêt des maisons de disques devant les changements de goûts musicaux, ses ventes d’albums et son public ont décliné. Cela commençait à changer avec la sortie de l’album de 1990 – Fresh Evidence. Le disque est à la hauteur de son nom car il a livré l’un des plus diversifié et engageant recueil de sa carrière. L’album explore une variété de style blues et montre Gallagher explorant les instruments tel que le dulcimer, le sitar électrique et la mandola.
Gallagher est décédé en juin 1995 à 47 ans, de complications après une greffe du foie. Son corps l’a lâché mais son âme musicale continue de triompher dans les cœurs et les esprits de légions de fans à travers le monde.
Cette interview réalisée lors de la tournée de Fresh Evidence, montre un Gallagher utilisant les chansons de l’album et du génie de production comme un tremplin pour explorer les philosophies plus large qui ont éclairé sa vie.
Parlez-moi de la démarche que vous avez prise lors de l’enregistrement de Fresh Evidence :
Ça a demandé le meilleur de nous même, je peux vous le dire. Cela a pris environ 6 mois ce qui est relativement long. Cela sonne comme une musique simpliste, mais nous essayions d’obtenir un bon son vintage et ethnique dans la production. Nous avons utilisé de vieux microphones, des enregistreurs d’échos et de réverbérations à l’ancienne et des choses comme ça, au lieu d’utiliser les équipements numériques. Nous avons utilisés un valve compressor, ce qui donne différents effets que la compression moderne. Nous avons utilisés des trucs modernes aussi, mais juste assez pour nous aider.
Certaines chansons sont longues et n’importe qui d’autres les auraient édités et supprimés des passages, mais je les ai laissé dans l’état qu’elles étaient. Je peux habituellement obtenir le backing track ou le feeling dès la première prise ou deux. Je pense que c’est dans le domaine du mixage et des overdubbs que je suis plus un perfectionniste. Nous avons coupé le master de Fresh Evidence environ 4 fois. Dans un monde parfais, j’aimerai entrer en studio et je jouerai en une prise et tout serait parfait. Vous êtes à la merci de l’ingénieur du son, du son, du studio, de la table de mixage et d’autres choses.
Pourquoi avez-vous choisis de reprendre « Empire State Express » de Son House ?
J'avais le disque depuis des années et j'ai cru en cette chanson parce que je pensais que je pouvais l'interpréter raisonnablement bien. Je suis entré dans le Drum Booth et j'ai juste utilisé les deux micros et je l'ai enregistré en une prise... live. Mentalement je me suis mis le revolver sur la tempe et dit: "C'est de cette façon que ça doit être fait". C'est ressorti plutôt bien. La chose étrange à propos de ça c'est que j'ai perdu le disque environ une semaine avant que je ne l'enregistre. Non pas que j'allais copier le disque, mais je voulais l'écouter une dernière fois et vérifier. Mais j'avais les paroles écrites dans un livre de toute façon. Alors j'ai enregistré mes propres arrangements et ils se sont avérés bons.
La situation peut avoir joué en votre faveur. Trop de reprises blues sont de simples clones de l’original :
Oui en effet. Si vous singer juste les vieux disques, alors c’est une chose en une dimension. J’essai d’adapter et d’interpréter la chanson en même temps. C’est bien de capturer le feeling original, mais il n’y a aucun intérêt à faire ça mot pour mot. Je connais certains types qui le font mais ça ne les mènera nulle part. Mais avec certains ultras puristes vous sentez que vous ne devez pas altérer ces chansons ou même les essayer. Je pense que c’est une manière de garder la musique vivante et de lui faire franchir une autre étape.
L’importance de Son House semble avoir été éclipsée par la renaissance de l’intérêt envers Robert Johnson :
C’est injuste vraiment. Aussi génial qu’a pu être Robert Johnson, « Walking Blues » et « Preaching Blues » ont été écrite par Son House. Il a aussi donné des cours à Robert Johnson. Avec cette grosse impulsion pour Robert Johnson, peut être porteront-ils plus d’attention pour des artistes qui étaient aussi proche ou aussi important. Mais Robert Johnson a la mystique, le truc avec la mort et la connexion avec le diable.
Croyez-vous en la mythologie de Robert Johnson ?
Je pense que c’est possible. J’ai entendu la même chose à propos de John Lennon – que lorsqu’il était à Hambourg, il a conclu des sortent de pactes. Et si vous prêtez attention à sa mort et son effet sur les gens et la vie en générale, vous devez vous posez des questions. Mais je suis un peu superstitieux de toute façon.
De quelle manière la superstition affecte votre vie ?
Cela m’a affecté durant les 10 dernières années. Je tiens ça de ma grand-mère. Elle était très superstitieuse. Je suis dingue des nombres. C’est devenu une phobie, alors je dois prendre garde. Cela affecte beaucoup vos journées. Avant de monter sur scène, il y a certaine chose que je fais qui sont des sortent de semi sorts de Gitan superstitieux, mais je dois faire avec. Cela n’a pas affecté la musique Dieu merci. Si tu te sens vraiment mal tu diras « je joue cette note à la place de celle-là ou je chante cette chanson avant ça ».
Etes-vous une personne spirituelle ?
Au fond de moi je pense que je le suis. Je ne pense certainement pas que nous sommes sur cette planète à nous renouveler sans rien ailleurs. Lorsque vous êtes dans une mauvaise passe, vous pouvez venir à réaliser que vous avez comme une sorte de croyance. Je dirais que je le suis, mais je ne prêche pas à ce sujet et n’y fait pas grand cas. Je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose au final. J’ai trop peur de ne plus être, disons cela comme ça.
« Heavens Gate » partage des similitudes avec les grands classiques blues :
C'est assez proche de l'idée de Hellhound on My Trail de Robert Johnson. C'est un homme hanté dans une chambre dans un état lamentable. C'est un genre de chanson de semi-rédemption et c'est aussi un peu prêcher aux gens que vous ne pouvez pas soudoyez pour atteindre Saint Pierre. C'est dans le tradition blues même si la chanson est dans mon propre style. Les paroles parlent d'elles même - quelqu'un qui traverse une très mauvaise passe et qui fait face à la mort et à toutes ces choses lourdes.
Quel est le sujet de « Walkin’ Wounded » ?
J'ai aimé le titre. Je l'ai eu dans mon cahier de note pendant des semaines et ensuite les premières lignes me sont venues. Aussi je n'étais pas très bien à ce moment. Ce n'est pas écrit à la première personne en tant que tel, mais je suppose que c'est écrit du point de vue que si tu es dans le creux de la vague, tu dois toujours avoir l'esprit combatif. C'est le message basique qu'il contient. La chanson a un beau riff et une saveur aigre-douce.
En contraste « Middle Name » dépeint un conte plus noir :
C'est une sorte d'influence de Slim Harpo musicalement. J'ai essayé de crée l'image d'un type qui est dans la bible belt et qui est dans une situation de recherche de quelqu'un qui pourrait être sa femme ou quelqu'un d'autre avant une grosse tempête ou l'Armageddon ou l’holocauste. C'est une sorte de crise de nerfs, mais c'est l'atmosphère que j'ai essayé de créer. C'est un peu dans un contexte à la Tennesse Williams. Comme dans beaucoup de mes chansons j'essaie de rester dans une dimension. C'est agréable d'avoir une image et demi (sous entendu plusieurs niveau de lecture) dans une chanson.
« King of Zydeco » explore votre intérêt pour la musique Zydeco et est dédier à Clifton Chenier. Parlez-moi de votre fascination pour sa musique :
Il est en quelque sorte le BB King de la musique Zydeco. Il jouait de l’accordéon, qui est l’instrument principal dans cette musique, au lieu de la guitare. C’est une sorte de blues mais c’est chanter en français. C’est un genre de croisement entre la musique Cajun et d’autres choses et j’aime les disques. J’aime leur impression légèrement bâclée. J’ai écrit la chanson sur quelqu’un qui s’échappe du stress de la ville moderne en allant dans un juke joint quelque part dans le Sud, comme dans un Road Movie. Bien sûr à la fin de la journée il y aurait quelqu’un comme Clifton Chenier jouant sur une petite scène – le concert parfais, à mon avis. Je l’ai vu jouer à Montreux en Suisse. Nous avons tous deux joué lors du festival jazz à plusieurs occasions et il y a joué – pas le même jour, mais nous l’avons vu de toute façon. Je ne l’ai pas rencontré. Il avait l’air chaleureux. Il est vraiment mort beaucoup trop jeune. C’est le problème avec ces concerts – vous êtes sur la même affiche avec des gens et vous êtes trop timide pour leur dire bonjour ou vous dites « Je le reverrai sûrement une prochaine fois ».
Vous avez enregistrés deux albums qui ne sont jamais sortis. Que pouvez-vous me dire à leur propos ?
En 1978, nous avons enregistré un album complet à San Francisco, et le jour où il devait être coupé je l’ai juste laissé tombé. J’ai encore les acétates mais je suis content que nous ne l’ayons pas sorti. Je pense que c’était adéquat – il n’y avait rien de mal à cela. Je n’appellerai pas ça un mauvais album. Mais entre la production, le son et la façon dont nous jouions, je savais que nous pouvions faire mieux. En fait, ce que nous avons fait c’est que nous sommes retournés en Europe et avons enregistrés Photo Finish. Utilisant certains de son matériel, nous avons enregistré Photo Finish en trois semaines au lieu de passer six semaines ou plus à San Francisco. L’autre que j’ai enregistré a été provisoirement appelé Torch. Nous l’avons fait avant Defender. Il a souffert des mêmes problèmes. J’étais insatisfait du son, de l’interprétation et de sa réalisation. Quelques fois la manière la plus simple est de lâché un projet et de recommencé de nouveau. Même si tu dois retenir quelques chansons, il est préférable de recommencer dans une atmosphère fraîche avec un nouvel ingé-son et faire de nouvelles tentatives de chansons.
Ces dernières années ont vu un affaiblissement des traditions blues en faveur de la légèreté blues pop. Que pensez-vous de tout cela ?
Je fais mon propre truc vraiment, mais je devrais être jaloux de ces gens qui ont toutes ces portes qui leur sont ouvertes et qui vendent un nombre énorme de disques. Mais il ne faut pas être jaloux de qui que ce soit, car cela ne vous mène nulle part. Mais parfois cela semble être un chemin ardu de continuer à faire ce que vous faites dans de bonnes conditions. Certaines personnes semblent sortir de nulle part et les trucs à la mode vous savez, ils sont des superstars, mais ça ne m’empêche pas de dormir parce que j’ai déjà assez à me préoccuper de ma petite sphère. J’aimerai certainement avoir plus d’exposition et de meilleures places dans le classement d’albums. Je ne suis pas heureux d’être semi obscure mais je ne vais pas me vendre pour le plaisir d’avoir mon visage sur un magazine ou quoi que ce soit.
Il est rare de voir la couverture médiatique à votre sujet qui ne fait pas mention d’Eric Clapton comme d’un compatriote musical. Est-ce que cela vous frustres ?
J’ai beaucoup de respect pour Eric Clapton depuis les premiers jours, mais je suis surpris qu’ils rattachent toujours son nom au mien. Peut être qu’au début cela avait été plus qu’une comparaison, mais plus maintenant. Clapton semble être l’icône de tous les guitaristes incluant Jeff Beck et Jimmy Page. Il est probablement la figure triomphante de ce qu’est le blues et je suis probablement le type en marge. Il travail dans une autre sphère que moi à présent. Et même dans le domaine blues, j’ai repris différent blues proche de ce qu’Eric fait. J’ai bossé dans le country blues et je pense même que j’ai fait des titres qui sont dans la sphère de BB King et Albert King, je bosse dans beaucoup d’autres influences. Mes racines blues sont un peu partout, là où celle d’Eric semble un peu plus étroites.
Certains penses que beaucoup des artistes blues passé et présent ne prêtent pas assez attention aux racines de la musique. Qu’en pensez-vous ?
Si vous avez seulement 19 ans et que la première guitare électrique que vous entendez est Eddie Van Halen ou quelque chose du genre, vous devez probablement penser que le blues doit être Eric Clapton ou Jeff Beck. Tout au plus vous pensez à Albert King ou BB King. Ils ne creusent pas davantage plus loin que ça. Je pense que si vous êtes un vrai joueur de blues, vous devez remonter aussi loin que vous le pouvez et étudier et absorber ce que vous entendez. Cela dit, certains de ces jeunes guitaristes pour leur âge, même si ils ne remontent pas aussi loin, ont d’étonnantes facilités techniques, mais de mon propre point de vue, pas beaucoup de feeling. Ils ont la vitesse et peuvent jouer de la musique classique et tout le reste mais je suis toujours fasciné par l’élément le plus brut de la musique.
Je suis raisonnablement optimiste à propos du futur parce que Muddy Waters a eu un tube récemment, même si il s’agit d’une pub pour jeans en Europe. John Lee Hooker a aussi eu un tube l’année dernière. Bien évidemment ce n’était pas du 100% John Lee Hooker. C’était une sorte d’effort combiné avec d’autres personnes, mais en 1991, je suppose que vous devez juste accepter ça. Il y a toujours des types quelque part qui continue de jouer du pur blues aussi. Je pense que je suis un croisement de puriste pur et dur et quelqu’un qui aime être assez libre pour jouer des choses en marge du blues. Je ne suis pas contre un peu de Rock. Je ne suis pas contre un peu de Folk ou une phrase Jazz ou n’importe quoi. Je pense en dehors de la musique, beaucoup de musiciens acceptent les raccourcis du show-business. Ils ne se posent aucune question et sont content de suivre l’establishment. Ce doit être le vieil irlandais en moi-nous: "essayons de travailler hors de l’establishment, historiquement et d’une autre manière."
Vous avez travaillé avec un noyau dur de musiciens pendant une longue période. Décrivez la chimie qui s’est développée :
Gerry McAvoy a été avec moi à la basse depuis 1971 et Brendan O’Neill a été à la batterie pendant environ 10 ans. Nous avons aussi Mark Feltham à l’harmonica. Il a joué avec et sans moi pendant environ 6 ans. Généralement c’est bon d’avoir un line up pendant longtemps. Il y a des arguments pour et contre mais le côté positif c’est que vous obtenez une sorte de perception extra sensorielle. Vous pouvez aussi garder le répertoire ouvert. Nous ne faisons pas le même set chaque nuit. Le groupe reconnait la chanson à l’accord. Je n’ai même pas à dire quoi que ce soit. Il en fait un spectacle très serré.
Vous aviez pour habitude de jouer occasionnellement du saxophone sur vos disques. Est-ce quelque chose qui vous intéresse toujours ?
J’en joue toujours de temps en temps à la maison. Je suis un peu rouillé maintenant. Je suis paresseux et plus concentré sur la guitare. La dernière fois que j’en ai joué sur un disque c’était un petit bout sur l’album Defender sur une chanson appelée « I Ain’t No Saint », une sorte de blues à la Albert King. J’ai joué trois saxophones de suite dessus. J’aime toujours le saxophone et j’espère toujours en jouer aussi bien que ce dont j’étais capable. Je joue aussi de la mandoline et de l’harmonica. Je ne sais pas vraiment jouer du piano, ce qui est vraiment dommage de moins point de vue. Je sais jouer beaucoup d’autres instruments à cordes incluant le dulcimer et le banjo. Malheureusement je ne sais pas lire la musique, et jouer à l’oreille est assez difficile alors qu’avec la guitare vous pouvez progresser sans lire la musique.
Quels sont les moments marquants de votre carrière ?
Quelques uns des premiers concerts au Marquee à Londres ont été importants. Aussi mon premier voyage aux États-Unis et au Canada a été évidemment important. Jouer à Hambourg dans les 60’s était bon, comme quelques gros festivals que nous avons fait comme l’île de Wight. Aussi, enregistrer avec Muddy Waters et Jerry Lee Lewis a été une énorme chose pour moi. Avoir sorti et enregistré les deux derniers albums est un moment marquant pour moi, parce que les 80’s n’ont pas été bonne pour moi. Alors être entré dans les 90’s est une bonne chose.
Comment avez-vous évolué en tant qu’artiste au court des 10 dernières années ?
Naturellement, en 10 ans, vous changez en tant que personne et vous apprenez beaucoup de vos erreurs. Vous apprenez aussi beaucoup du temps perdu et de la bonne manière de gérer certaines choses. Nous ne tournons plus autant. Nous ne faisons pas huit ou neuf mois de l’année, donc j’ai un peu de temps pour mettre ce que je fais en perspective. Je pense que j’ai amélioré mon songwriting. Je suis tout aussi enthousiaste de jouer comme jamais et je continue d’apprendre.
La contribution de Rory Gallagher à l'évolution du blues rock était extraordinaire. Tout au long de ses 30 ans de carrière, le guitariste, chanteur et compositeur irlandais a apporté une intégrité et une passion inégalée au genre. Contrairement à ses contemporains qui ont emprunté le chemin du pop blues, Gallagher n’a jamais édulcoré son son. Il est resté joyeux de délivrer album après album de torrides performances trempées de guitares hurlantes et de chants granuleux, inspirant des générations de musiciens de rester fidèle à leurs instincts. Avec plus de 30 millions d’albums vendus, il a aussi prouvé qu’une approche intransigeante pouvait également être un franc-succès.
Le musicien autodidacte a touché le feu des projeteurs en tant que leader de Taste, un power trio immensément populaire de la fin des 60’s incorporant Folk, Pop, Jazz dans une base Blues-Rock. Après la disparition du groupe en 1970 en raison de tensions internes, Gallagher a entrepris une célèbre carrière solo. Les 70’s et débuts 80’s ont vu la sortie de plusieurs albums solo incluant Tattoo, Blueprint et Calling Card. Autre fait marquant de son travail sur les albums des légendaires bluesmen Muddy Waters et Albert King. Le milieu Rock a aussi retenu l’avis des Jeff Beck, Jimmy Page et Paul Rodgers, tous citant le travail de Gallagher comme une influence significative.
La moitié et la fin des 80’s n’ont pas été tendre pour Gallagher. Confronté au désintérêt des maisons de disques devant les changements de goûts musicaux, ses ventes d’albums et son public ont décliné. Cela commençait à changer avec la sortie de l’album de 1990 – Fresh Evidence. Le disque est à la hauteur de son nom car il a livré l’un des plus diversifié et engageant recueil de sa carrière. L’album explore une variété de style blues et montre Gallagher explorant les instruments tel que le dulcimer, le sitar électrique et la mandola.
Gallagher est décédé en juin 1995 à 47 ans, de complications après une greffe du foie. Son corps l’a lâché mais son âme musicale continue de triompher dans les cœurs et les esprits de légions de fans à travers le monde.
Cette interview réalisée lors de la tournée de Fresh Evidence, montre un Gallagher utilisant les chansons de l’album et du génie de production comme un tremplin pour explorer les philosophies plus large qui ont éclairé sa vie.
Parlez-moi de la démarche que vous avez prise lors de l’enregistrement de Fresh Evidence :
Ça a demandé le meilleur de nous même, je peux vous le dire. Cela a pris environ 6 mois ce qui est relativement long. Cela sonne comme une musique simpliste, mais nous essayions d’obtenir un bon son vintage et ethnique dans la production. Nous avons utilisé de vieux microphones, des enregistreurs d’échos et de réverbérations à l’ancienne et des choses comme ça, au lieu d’utiliser les équipements numériques. Nous avons utilisés un valve compressor, ce qui donne différents effets que la compression moderne. Nous avons utilisés des trucs modernes aussi, mais juste assez pour nous aider.
Certaines chansons sont longues et n’importe qui d’autres les auraient édités et supprimés des passages, mais je les ai laissé dans l’état qu’elles étaient. Je peux habituellement obtenir le backing track ou le feeling dès la première prise ou deux. Je pense que c’est dans le domaine du mixage et des overdubbs que je suis plus un perfectionniste. Nous avons coupé le master de Fresh Evidence environ 4 fois. Dans un monde parfais, j’aimerai entrer en studio et je jouerai en une prise et tout serait parfait. Vous êtes à la merci de l’ingénieur du son, du son, du studio, de la table de mixage et d’autres choses.
Pourquoi avez-vous choisis de reprendre « Empire State Express » de Son House ?
J'avais le disque depuis des années et j'ai cru en cette chanson parce que je pensais que je pouvais l'interpréter raisonnablement bien. Je suis entré dans le Drum Booth et j'ai juste utilisé les deux micros et je l'ai enregistré en une prise... live. Mentalement je me suis mis le revolver sur la tempe et dit: "C'est de cette façon que ça doit être fait". C'est ressorti plutôt bien. La chose étrange à propos de ça c'est que j'ai perdu le disque environ une semaine avant que je ne l'enregistre. Non pas que j'allais copier le disque, mais je voulais l'écouter une dernière fois et vérifier. Mais j'avais les paroles écrites dans un livre de toute façon. Alors j'ai enregistré mes propres arrangements et ils se sont avérés bons.
La situation peut avoir joué en votre faveur. Trop de reprises blues sont de simples clones de l’original :
Oui en effet. Si vous singer juste les vieux disques, alors c’est une chose en une dimension. J’essai d’adapter et d’interpréter la chanson en même temps. C’est bien de capturer le feeling original, mais il n’y a aucun intérêt à faire ça mot pour mot. Je connais certains types qui le font mais ça ne les mènera nulle part. Mais avec certains ultras puristes vous sentez que vous ne devez pas altérer ces chansons ou même les essayer. Je pense que c’est une manière de garder la musique vivante et de lui faire franchir une autre étape.
L’importance de Son House semble avoir été éclipsée par la renaissance de l’intérêt envers Robert Johnson :
C’est injuste vraiment. Aussi génial qu’a pu être Robert Johnson, « Walking Blues » et « Preaching Blues » ont été écrite par Son House. Il a aussi donné des cours à Robert Johnson. Avec cette grosse impulsion pour Robert Johnson, peut être porteront-ils plus d’attention pour des artistes qui étaient aussi proche ou aussi important. Mais Robert Johnson a la mystique, le truc avec la mort et la connexion avec le diable.
Croyez-vous en la mythologie de Robert Johnson ?
Je pense que c’est possible. J’ai entendu la même chose à propos de John Lennon – que lorsqu’il était à Hambourg, il a conclu des sortent de pactes. Et si vous prêtez attention à sa mort et son effet sur les gens et la vie en générale, vous devez vous posez des questions. Mais je suis un peu superstitieux de toute façon.
De quelle manière la superstition affecte votre vie ?
Cela m’a affecté durant les 10 dernières années. Je tiens ça de ma grand-mère. Elle était très superstitieuse. Je suis dingue des nombres. C’est devenu une phobie, alors je dois prendre garde. Cela affecte beaucoup vos journées. Avant de monter sur scène, il y a certaine chose que je fais qui sont des sortent de semi sorts de Gitan superstitieux, mais je dois faire avec. Cela n’a pas affecté la musique Dieu merci. Si tu te sens vraiment mal tu diras « je joue cette note à la place de celle-là ou je chante cette chanson avant ça ».
Etes-vous une personne spirituelle ?
Au fond de moi je pense que je le suis. Je ne pense certainement pas que nous sommes sur cette planète à nous renouveler sans rien ailleurs. Lorsque vous êtes dans une mauvaise passe, vous pouvez venir à réaliser que vous avez comme une sorte de croyance. Je dirais que je le suis, mais je ne prêche pas à ce sujet et n’y fait pas grand cas. Je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose au final. J’ai trop peur de ne plus être, disons cela comme ça.
« Heavens Gate » partage des similitudes avec les grands classiques blues :
C'est assez proche de l'idée de Hellhound on My Trail de Robert Johnson. C'est un homme hanté dans une chambre dans un état lamentable. C'est un genre de chanson de semi-rédemption et c'est aussi un peu prêcher aux gens que vous ne pouvez pas soudoyez pour atteindre Saint Pierre. C'est dans le tradition blues même si la chanson est dans mon propre style. Les paroles parlent d'elles même - quelqu'un qui traverse une très mauvaise passe et qui fait face à la mort et à toutes ces choses lourdes.
Quel est le sujet de « Walkin’ Wounded » ?
J'ai aimé le titre. Je l'ai eu dans mon cahier de note pendant des semaines et ensuite les premières lignes me sont venues. Aussi je n'étais pas très bien à ce moment. Ce n'est pas écrit à la première personne en tant que tel, mais je suppose que c'est écrit du point de vue que si tu es dans le creux de la vague, tu dois toujours avoir l'esprit combatif. C'est le message basique qu'il contient. La chanson a un beau riff et une saveur aigre-douce.
En contraste « Middle Name » dépeint un conte plus noir :
C'est une sorte d'influence de Slim Harpo musicalement. J'ai essayé de crée l'image d'un type qui est dans la bible belt et qui est dans une situation de recherche de quelqu'un qui pourrait être sa femme ou quelqu'un d'autre avant une grosse tempête ou l'Armageddon ou l’holocauste. C'est une sorte de crise de nerfs, mais c'est l'atmosphère que j'ai essayé de créer. C'est un peu dans un contexte à la Tennesse Williams. Comme dans beaucoup de mes chansons j'essaie de rester dans une dimension. C'est agréable d'avoir une image et demi (sous entendu plusieurs niveau de lecture) dans une chanson.
« King of Zydeco » explore votre intérêt pour la musique Zydeco et est dédier à Clifton Chenier. Parlez-moi de votre fascination pour sa musique :
Il est en quelque sorte le BB King de la musique Zydeco. Il jouait de l’accordéon, qui est l’instrument principal dans cette musique, au lieu de la guitare. C’est une sorte de blues mais c’est chanter en français. C’est un genre de croisement entre la musique Cajun et d’autres choses et j’aime les disques. J’aime leur impression légèrement bâclée. J’ai écrit la chanson sur quelqu’un qui s’échappe du stress de la ville moderne en allant dans un juke joint quelque part dans le Sud, comme dans un Road Movie. Bien sûr à la fin de la journée il y aurait quelqu’un comme Clifton Chenier jouant sur une petite scène – le concert parfais, à mon avis. Je l’ai vu jouer à Montreux en Suisse. Nous avons tous deux joué lors du festival jazz à plusieurs occasions et il y a joué – pas le même jour, mais nous l’avons vu de toute façon. Je ne l’ai pas rencontré. Il avait l’air chaleureux. Il est vraiment mort beaucoup trop jeune. C’est le problème avec ces concerts – vous êtes sur la même affiche avec des gens et vous êtes trop timide pour leur dire bonjour ou vous dites « Je le reverrai sûrement une prochaine fois ».
Vous avez enregistrés deux albums qui ne sont jamais sortis. Que pouvez-vous me dire à leur propos ?
En 1978, nous avons enregistré un album complet à San Francisco, et le jour où il devait être coupé je l’ai juste laissé tombé. J’ai encore les acétates mais je suis content que nous ne l’ayons pas sorti. Je pense que c’était adéquat – il n’y avait rien de mal à cela. Je n’appellerai pas ça un mauvais album. Mais entre la production, le son et la façon dont nous jouions, je savais que nous pouvions faire mieux. En fait, ce que nous avons fait c’est que nous sommes retournés en Europe et avons enregistrés Photo Finish. Utilisant certains de son matériel, nous avons enregistré Photo Finish en trois semaines au lieu de passer six semaines ou plus à San Francisco. L’autre que j’ai enregistré a été provisoirement appelé Torch. Nous l’avons fait avant Defender. Il a souffert des mêmes problèmes. J’étais insatisfait du son, de l’interprétation et de sa réalisation. Quelques fois la manière la plus simple est de lâché un projet et de recommencé de nouveau. Même si tu dois retenir quelques chansons, il est préférable de recommencer dans une atmosphère fraîche avec un nouvel ingé-son et faire de nouvelles tentatives de chansons.
Ces dernières années ont vu un affaiblissement des traditions blues en faveur de la légèreté blues pop. Que pensez-vous de tout cela ?
Je fais mon propre truc vraiment, mais je devrais être jaloux de ces gens qui ont toutes ces portes qui leur sont ouvertes et qui vendent un nombre énorme de disques. Mais il ne faut pas être jaloux de qui que ce soit, car cela ne vous mène nulle part. Mais parfois cela semble être un chemin ardu de continuer à faire ce que vous faites dans de bonnes conditions. Certaines personnes semblent sortir de nulle part et les trucs à la mode vous savez, ils sont des superstars, mais ça ne m’empêche pas de dormir parce que j’ai déjà assez à me préoccuper de ma petite sphère. J’aimerai certainement avoir plus d’exposition et de meilleures places dans le classement d’albums. Je ne suis pas heureux d’être semi obscure mais je ne vais pas me vendre pour le plaisir d’avoir mon visage sur un magazine ou quoi que ce soit.
Il est rare de voir la couverture médiatique à votre sujet qui ne fait pas mention d’Eric Clapton comme d’un compatriote musical. Est-ce que cela vous frustres ?
J’ai beaucoup de respect pour Eric Clapton depuis les premiers jours, mais je suis surpris qu’ils rattachent toujours son nom au mien. Peut être qu’au début cela avait été plus qu’une comparaison, mais plus maintenant. Clapton semble être l’icône de tous les guitaristes incluant Jeff Beck et Jimmy Page. Il est probablement la figure triomphante de ce qu’est le blues et je suis probablement le type en marge. Il travail dans une autre sphère que moi à présent. Et même dans le domaine blues, j’ai repris différent blues proche de ce qu’Eric fait. J’ai bossé dans le country blues et je pense même que j’ai fait des titres qui sont dans la sphère de BB King et Albert King, je bosse dans beaucoup d’autres influences. Mes racines blues sont un peu partout, là où celle d’Eric semble un peu plus étroites.
Certains penses que beaucoup des artistes blues passé et présent ne prêtent pas assez attention aux racines de la musique. Qu’en pensez-vous ?
Si vous avez seulement 19 ans et que la première guitare électrique que vous entendez est Eddie Van Halen ou quelque chose du genre, vous devez probablement penser que le blues doit être Eric Clapton ou Jeff Beck. Tout au plus vous pensez à Albert King ou BB King. Ils ne creusent pas davantage plus loin que ça. Je pense que si vous êtes un vrai joueur de blues, vous devez remonter aussi loin que vous le pouvez et étudier et absorber ce que vous entendez. Cela dit, certains de ces jeunes guitaristes pour leur âge, même si ils ne remontent pas aussi loin, ont d’étonnantes facilités techniques, mais de mon propre point de vue, pas beaucoup de feeling. Ils ont la vitesse et peuvent jouer de la musique classique et tout le reste mais je suis toujours fasciné par l’élément le plus brut de la musique.
Je suis raisonnablement optimiste à propos du futur parce que Muddy Waters a eu un tube récemment, même si il s’agit d’une pub pour jeans en Europe. John Lee Hooker a aussi eu un tube l’année dernière. Bien évidemment ce n’était pas du 100% John Lee Hooker. C’était une sorte d’effort combiné avec d’autres personnes, mais en 1991, je suppose que vous devez juste accepter ça. Il y a toujours des types quelque part qui continue de jouer du pur blues aussi. Je pense que je suis un croisement de puriste pur et dur et quelqu’un qui aime être assez libre pour jouer des choses en marge du blues. Je ne suis pas contre un peu de Rock. Je ne suis pas contre un peu de Folk ou une phrase Jazz ou n’importe quoi. Je pense en dehors de la musique, beaucoup de musiciens acceptent les raccourcis du show-business. Ils ne se posent aucune question et sont content de suivre l’establishment. Ce doit être le vieil irlandais en moi-nous: "essayons de travailler hors de l’establishment, historiquement et d’une autre manière."
Vous avez travaillé avec un noyau dur de musiciens pendant une longue période. Décrivez la chimie qui s’est développée :
Gerry McAvoy a été avec moi à la basse depuis 1971 et Brendan O’Neill a été à la batterie pendant environ 10 ans. Nous avons aussi Mark Feltham à l’harmonica. Il a joué avec et sans moi pendant environ 6 ans. Généralement c’est bon d’avoir un line up pendant longtemps. Il y a des arguments pour et contre mais le côté positif c’est que vous obtenez une sorte de perception extra sensorielle. Vous pouvez aussi garder le répertoire ouvert. Nous ne faisons pas le même set chaque nuit. Le groupe reconnait la chanson à l’accord. Je n’ai même pas à dire quoi que ce soit. Il en fait un spectacle très serré.
Vous aviez pour habitude de jouer occasionnellement du saxophone sur vos disques. Est-ce quelque chose qui vous intéresse toujours ?
J’en joue toujours de temps en temps à la maison. Je suis un peu rouillé maintenant. Je suis paresseux et plus concentré sur la guitare. La dernière fois que j’en ai joué sur un disque c’était un petit bout sur l’album Defender sur une chanson appelée « I Ain’t No Saint », une sorte de blues à la Albert King. J’ai joué trois saxophones de suite dessus. J’aime toujours le saxophone et j’espère toujours en jouer aussi bien que ce dont j’étais capable. Je joue aussi de la mandoline et de l’harmonica. Je ne sais pas vraiment jouer du piano, ce qui est vraiment dommage de moins point de vue. Je sais jouer beaucoup d’autres instruments à cordes incluant le dulcimer et le banjo. Malheureusement je ne sais pas lire la musique, et jouer à l’oreille est assez difficile alors qu’avec la guitare vous pouvez progresser sans lire la musique.
Quels sont les moments marquants de votre carrière ?
Quelques uns des premiers concerts au Marquee à Londres ont été importants. Aussi mon premier voyage aux États-Unis et au Canada a été évidemment important. Jouer à Hambourg dans les 60’s était bon, comme quelques gros festivals que nous avons fait comme l’île de Wight. Aussi, enregistrer avec Muddy Waters et Jerry Lee Lewis a été une énorme chose pour moi. Avoir sorti et enregistré les deux derniers albums est un moment marquant pour moi, parce que les 80’s n’ont pas été bonne pour moi. Alors être entré dans les 90’s est une bonne chose.
Comment avez-vous évolué en tant qu’artiste au court des 10 dernières années ?
Naturellement, en 10 ans, vous changez en tant que personne et vous apprenez beaucoup de vos erreurs. Vous apprenez aussi beaucoup du temps perdu et de la bonne manière de gérer certaines choses. Nous ne tournons plus autant. Nous ne faisons pas huit ou neuf mois de l’année, donc j’ai un peu de temps pour mettre ce que je fais en perspective. Je pense que j’ai amélioré mon songwriting. Je suis tout aussi enthousiaste de jouer comme jamais et je continue d’apprendre.
Dernière édition par Garbage Man le Jeu 01 Juin 2017, 12:53, édité 5 fois
Re: Les interviews de Rory
Merci beaucoup !
Tiger- Messages : 5035
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Re: Les interviews de Rory
Bien Garb'!!! Je connaissais cette interview, elle est trés interessante! Bravo pour la traduc!
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"On est un groupe de rock, Et on joue du rock, c'est tout ce qu'on fait. On debarque dans votre ville, on vous nique la tête avec notre rock et on dégage." Lemmy Kilmister
Emi- Messages : 4358
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Re: Les interviews de Rory
De rien
L'optimisme dont il fait preuve sur la fin de l'interview est assez poignante. Quand on sait que les 90's lui seront fatale, ça fait bizarre de lire qu'il est satisfait d'être entré dans cette décennie.
L'optimisme dont il fait preuve sur la fin de l'interview est assez poignante. Quand on sait que les 90's lui seront fatale, ça fait bizarre de lire qu'il est satisfait d'être entré dans cette décennie.
Re: Les interviews de Rory
La triste ironie du sort...
Tiger- Messages : 5035
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Re: Les interviews de Rory
Longue interview qui vaut le coup d'être lu,Rory" le perfectionniste" un passionné et un amoureux du blues.Merci pour la trad Garb
Lucie- Messages : 2999
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Re: Les interviews de Rory
Superbe interview, merci Garbage Man.
Il n'était pas "strasse et paillettes", loin du show-biz, faut avoir un sacré force de caractère pour résisté a tous sa, être dans l'ombre pendant que des artistes moins méritant empilaient l'argent et les récompense.... .
Mais c'est peut-être a cause de ça qu'il n'est pas plus reconnu de nos jours, parce que quand les médias parlent de blues ou de blues-rock ils citent surtout Jimi Hendrix ou Eric Clapton alors que Rory Gallagher a largement sa place avec les 2 cités précédemment.
Il n'était pas "strasse et paillettes", loin du show-biz, faut avoir un sacré force de caractère pour résisté a tous sa, être dans l'ombre pendant que des artistes moins méritant empilaient l'argent et les récompense.... .
Mais c'est peut-être a cause de ça qu'il n'est pas plus reconnu de nos jours, parce que quand les médias parlent de blues ou de blues-rock ils citent surtout Jimi Hendrix ou Eric Clapton alors que Rory Gallagher a largement sa place avec les 2 cités précédemment.
Sgt. Pepper- Messages : 643
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Age : 34
Re: Les interviews de Rory
Photo Finish Tour
L'interview a lieu à Los Angeles dans un hôtel proche du Starwood Ballroom où Rory a joué en décembre 1978. Mark Stevens a interviewé le guitariste pour le Triad Magazine basé à Los Angeles et un article intitulé "Rory Gallagher. Meat N' Potatoes Rock N' Roll" paru dans le numéro de février 1979. Le jour de l'interview Mark Stevens avec un enregistreur en main a aussi observé le groupe de Rory lors d'une balance. Le groupe interpréta plusieurs titres incluant "Cloak & Dagger" de Photo Finish, une torride interprétation de "Overnight Bag" aussi de Photo-Finish et des versions instrumental du tube des Beatles "Words Of Love" et "They Don't Make Them Like You Anymore" de Tattoo.
MS: Comment se fait-il que vous ne jouez pas dans une grande salle ce soir où vous pourriez jouer devant un public plus large ?
RG: Nous aurions pu le faire. Nous aurions pu jouer au Civic Center ou le Shrine. La planification de cette tournée a été pensée comme une tournée des clubs. Ce qui mets les choses un peu de travers dans certaines villes parce que les gens pensent que si vous ne faites pas de gros concerts c'est que vous êtes au plus bas ou quelque chose comme ça. Nous voulions simplement faire une tournée du club sans être impliqué dans le méli-mélo d'une tournée avec Aerosmith, ce que nous avions déjà fait en faisant grandes salles après grandes salles. Cette fois c'est simple - nous sommes de retour dans les clubs et nous nous éclatons bien. Spécialement maintenant avec le nouveau line up, ça a été génial. Il est difficile de faire deux concerts en une nuit, parce que je ne fais pas deux concerts de 45 minutes mais je fais deux à trois heures. C'était génial à l'Elmer Campbell de Toronto. Là encore nous aurions pu faire une grande salle. Nous avons fait le Bottom Line a New York pour plusieurs soirs. Nous faisons ce genre de chose partout. Ça te remet les pieds sur terre. Mais la prochaine fois nous ferons sûrement quelque chose de plus grand.
MS: Qu'est-ce que vous avez fait pendant ces deux années ? Vous êtes partis si longtemps.
RG:[Rire] Ma Zodiac doit avoir été jusqu'à la crique ces deux dernières années. Premièrement nous avions prévu de sortir un nouvel album. L'année dernière au même moment nous étions en studio. Nous voulions sortir un album pour le 1er janvier. A un moment nous avons vraiment pensé qu'il sortirait pour cette période de l'année, mais ça ne s'est pas fait. Quoiqu'il en soit nous avons travaillé dessus, mais les choses se sont compliquées dans le studio et il a été retardé. Et j'ai du revenir dessus quelques semaines. Alors là j'ai perdu trois mois dans le studio. De toute façon j'en avais tellement marre avec ce truc et même si ça m'a coûté une fortune. J'ai abandonné l'album le dernier jour où il a été coupé. Je n'ai jamais pensé que je pourrais le faire, mais il y avait beaucoup de pressions pour le sortir. Je n'étais pas satisfait de la qualité des chansons.
MS: Ces chansons abandonnées sont-elles les mêmes que celle sur Photo-Finish ?
RG: Environ la moitié - ce n'était pas à cause du matériel ou des musiciens ou quelque chose comme ça. Ce n'est pas une question d'approche du côté technique tout marchait. Alors j'ai laissé tomber aux alentours de février et ensuite je me suis cassé le pouce devant l'hôtel, le jour après avoir pris ma décision sur l'album.
MS: Votre pouce droit ?
RG: Ouai. Je ne peux toujours pas le tendre entièrement mais je peux jouer avec. Ça ressemble à une histoire de malchance. Pendant six semaines j'ai eu un pansement dessus. Alors après j'ai du annulé la tournée allemande. Peu importe, mon pouce va mieux et nous avons fait une tournée britannique. C’était l'été dernier et nous étions prêts à refaire un album pour ainsi dire, et j'ai décidé de changer le line up après six ans. Aussi j'ai eu différent batteur et j'ai laissé tomber les claviers. Je suis retourné en studio. Trouvé un nouveau batteur a été difficile, parce qu'il y en a beaucoup à Londres. Ils sont formidables mais ils ne comprennent rien au rythm n' blues. Ils vont faire du Billy Cobham ou ils vont faire du Disco. J'ai été chanceux de trouver Ted (Mckenna) au dernier moment. Ce type peut tout faire.
MS: Où auditionniez-vous lorsque vous l'avez trouvé ?
RG: J'auditionnais des batteurs, et l'ingé-son avec qui je travaillais au studio à Londres venait juste de le rencontrer et il l'a appelé. Il est venu et nous avons fait l'album en quatre semaines en Allemagne. C’était comme un village avec un hôtel et deux bars. Il n'y avait pas à conduire- vous vous leviez le matin et marchiez jusqu'à la ville.
MS: Y avait-il de bonnes installations - un bon studio ?
RG: Oh le studio était parfait. Il était à 13 kilomètres de Cologne. Alors vous étiez près d'une grande ville si vous vouliez en être proche d'une. Le studio était un 24 pistes. Nous avons apporté un ingé-son irlandais qui avait travaillé à Londres et qui avait fait Venus & Mars (Paul McCartney), et Let It Bleed (The Rolling Stones) et beaucoup de disques des Kinks. Il était génial, le studio était génial et le groupe était génial. Nous avons ajouté de nouvelles chansons et les autres ont été réarrangés. Tout à très bien marché au final.
MS: Quelles sont les nouvelles chansons sur Photo-Finish, et qu'est-il arrivé à celles que vous avez écartées ?
RG: J'ai toujours celles que j'ai écartées. Mais il se trouve que j'en ai écrit beaucoup de nouvelles que je croyais plus en harmonie. Je voulais juste les mélanger, je l'avoue. Les nouvelles sont "Shadow Play", " Shin Kicker", "The Last Of The Independents" et "Cloak & Dagger". Celles qui ont été réarrangées sont "Mississippi Sheiks", "Brute Force", "Fuel To The Fire" et "Cruise On Out". Nous en avons laissé quatre - elles ne referont probablement jamais surface mais elles pourraient. C'est déjà arrivé avant, vous prenez du recul et vous décidez que cette chanson était bonne. Mais cette fois j'ai trouvé que les nouvelles étaient immédiates et elles m'ont donné l'inspiration pour prendre le dessus. Ensuite nous étions de retour sur la route avec un nouveau label - six semaines en Europe. Ce qui a été la meilleure tournée européenne que j'ai pu faire. C'était génial d'être de retour sur scène après tout ces hauts et ces bas. Quand vous prenez du recul, ce n'était pas réellement des hauts et des bas mais ça y ressemblait sur le moment, parce que vous savez que ces personnes diraient "Bon sang où est l'album ?" et "Tu ne peux plus écrire de chansons, qu'est-ce qui ne va pas avec toi ?" Ou les gens penseront que tu es paresseux, ce que je n'étais pas. Certaines fois cela est louable de refaire quelque chose. Tu dois être satisfait. Je sais que j'ai un album, que je peux jouer sans esprit critique et l'apprécier.
MS: Vous avez vraiment un feeling live dans cet album et l'autre chose qui m'est venu à l'esprit c'est votre voix. Avez-vous travaillé votre voix avec des exercices ou quelques choses d'autres ? Votre chant est très fort.
RG: Ce que j'ai fait pour les premiers albums, les albums pour polydor, c'est que j'avais l'habitude de chanter live. Nous avons fait beaucoup d'albums. Nous avons au moins fait deux albums en une année, ce qui est un travail difficile en plus des nombreux concerts. Comme vous évoluez au fil des ans, vous devenez plus conscient de chanter mieux. Vous le faites de mieux en mieux, vous le faites plus fort. Je ne crains plus les overdubs vocaux et puis. J'ai l'habitude d'être singulier à ce sujet. Je voulais faire Live/Studio, de faire tout live. Mais maintenant je préfère faire une combinaison live/studio, rythmique et chant ou si c'est vraiment une partie vocale formidable nous la doublons, ou je fais une partie vocale complète. J'ai l'habitude de me sentir terriblement maladroit sans rien dans les mains. J'ai l'habitude d'essayer que ce soit aussi instinctif que possible, mais maintenant je peux aussi partager mon cerveau et être technicien. Mais toutes les chansons restent à 90% Live. Ensuite nous pourrions overdubbé avec un peu de solo ou de percussion.
MS: Que raconte "The Last of the Independents»? Cela sonne comme si c'était une suite de "In Your Town". Mais d'une certaine façon cela parle de vous même. Aviez-vous ça en tête lorsque vous écriviez cette chanson ?
RG: Non mais certaines personnes me l'on dit. Ils ont pensé que j'étais le dernier d'un groupe particulier de gens, ou que j'étais indépendant ou quelque chose comme ça. Peut-être le suis-je un peu, mais j'en doute. La chanson m'est venue lorsque j'ai écrit le titre ensuite je l'ai écrite. En l'écrivant j'ai réalisé que j'avais lu la chronique du film "Charlie Varrick" (1973) avec Walter Matthau. L'avez-vous vu ? Le vieil escroc qui retourne la banque. Et fondamentalement c'est l'histoire. Le film Charlie Varrick était sous-titré "The Last Of The Independents". J'ai aimé l'histoire mais je n'ai jamais vu le film. N'ayant pas vu le film je ne peux que seulement deviner ce qu'il raconte. Mais l'histoire est un peu comme un autre film que Joseph Losey a réalisé avec Stanley Baker, "The Criminal" (1960). C'est à propos d'un type qui est le seul à savoir où l'argent a été planqué des années plus tôt, qui a passé son temps en prison et qui en sort, et ils sont tous après lui pour essayer de le trouver. La chanson est à propos de ce que le type fait. Ils sont après lui sur un jumbo jet. Il s'enfuit par une chute à linge à Chicago. C'est juste une chanson de gangster comique avec un bon son à la Bo Diddley.
MS: Quel est le vers sur cette chanson, qui fait comme ça "Chante comme un..." ?
RG:"Chante comme un canari". J'ai vu un film avec un dialogue de gangster qui disait "Je ne chanterai pas comme un canari, je ne donnerai pas de noms, je pourrais avoir besoin d'une protection policière, mais je fais cavalier seul."
MS: On peut penser que le syndicat du crime fait référence aux maisons de disques.
RG: [Rires] Vous pourriez faire un genre d’entame à la Bob Dylan là dessus. J'étais conscient du fait qu'avec ce titre certaines personnes me verraient comme le dernier croisé du blues ou être une sorte d'indépendant.
MS : Beaucoup de choses ont changé dans le Rock n’ Roll ces dernières années n’est-ce pas ?
RG : Les choses sont devenues très formelles. Il y a beaucoup de Disco et de groupes préfabriqués. En Angleterre les groupes sont devenus si grand que c’était le Shea Stadium ou rien. Et ils avaient 15 limousines et une scène à la Cecil B. Demille. Mais au moins il y a une certaine sobriété que ceux de la New Wave ont apportée. Mais certaine personne de la New Wave prétendent être né hier et prétendent qu’ils n’ont jamais entendu Eddie Cochran ou Muddy Waters.
MS : Je pense à des groupes comme Boston ou Kansas.
RG : Et bien Kansas à payer son tribut, ils sont de la partie depuis longtemps. Si je regarde le classement dans le billboard et ces magazines, les seules disques que j’aime sont ceux des Stones et de Springsteen. Boston et Kansas j’aime les voir dans les charts, mais il y a trop de musique formelle et ce que j’appelle de la musique synthétique préfabriquée. Il n’y a plus trop de musique funky et torride maintenant. Il y a de la musique lourde mais pas le genre de musique indépendante. En Angleterre les choses sont allées trop loin avec la New Wave et le Punk, mais je pense que c’est un mouvement plus positif que les autres choses qui sortent. Elvis Costello est bon. Je peux entendre l’écho de plein de gens dans sa musique, mais ils ne les créditent pas alors que Springsteen que j’admire considérablement est tellement honnête et ouvert sur un tas de choses. Il a été un tel fan de Rock pendant des années et il fait son propre truc.
MS : Quelles chansons du nouvel album aimez-vous le plus et comment l’album s’inscrit dans ce que vous avez fait par le passé, spécialement depuis ce break de deux ans ?
RG : Je pense que c’est différent de Calling Card. Je pense que Calling Card est un album que j’aime. Il a un bon son et un bon niveau de feeling, mais je ne pense pas qu’il ait l’excitation du nouvel album. Je pense que celui-ci est le meilleur album du lot. Les chansons tiennent la route, le rythme est là. Nous n’avons pas sur joué ou sous joué, il y a plein de sons de guitare mais ce n’est pas un trip égoïste. Je pense que j’aime naturellement tous les albums d’une certaine façon. C’est très difficile de comparer. Certaines personnes pensent que c’est un ensemble de trois pièces et que c’est lié à Deuce, le premier album [Eponyme] et les albums avec Taste. Je pense que c’est un peu comme Tattoo en termes de certaines chansons comme « Cradle Rock », « Sleep On The Cloth Line », ce genre de morceaux graveleux. J’ai laissé tomber les chansons qui étaient sans expression de toute façon. Je voulais que ce soit vraiment fort et une sorte de coup de poing.
MS : A propos de la direction, savez-vous où vous vous diriger d’album en album ?
RG : Et bien j’ai eu assez de recul pour le faire cette fois-ci, et bien sûr la vision devient claire à mesure que le temps passe. Même si j’aime jouer de la guitare acoustique, je voulais que l’album soit rythmique et Hard, pas Hard dans le type Hard Rock, Heavy Metal, mais de la musique musclée. J’ai conscience que certains critiques disent « Oh il ne fait juste que des vieux Rock et blues, il ne change pas, ou il ne fait pas de la fusion ». Les gens attendent de moi que je change, mais ce serait un changement feint. Je pourrais faire un album de fusion juste comme ça, et ça serait amusant, ou faire un album de reggae et porter un chapeau de cow boy et alors tout le monde dirait « Il progresse ». Ce n’est pas progresser, c’est juste jouer différents jeux avec les médias. Maintenant ce que je veux faire c’est jouer de la musique dont je pense qu’il y a un manque flagrant de proximité. Il y a très peu de gens qui font de la meat-and-potatoes music avec des sons intéressant. Je fais le fanfaron à propos de ça [Rire]. Non il vaut mieux des gens qui jouent bien de la musique solide, et je déteste voir ce genre de choses mourir. D’une autre façon, je ne veux pas juste recréer la vieille musique blues – je veux faire de nouvelles sonorités. Mais évidemment n’importe qui, qui m’écoute peut voir que je suis un fan de blues et de Rock. C’est mon ambition.
MS : Vous parlez des médias et cela me fait penser que beaucoup de musiciens Rock se créer une image publique. Ce n’est évidemment pas votre cas. Mais pouvez-vous être une Rock Star et devenir énorme sans faire ça ? Bruce Springsteen n’est pas là dedans, est-ce que ce genre de personne vous donne de l’espoir ?
RG : Oui Springsteen et Bob Seeger. Ce qui est encourageant parce qu’ils ne le font pas avec des sons faibles venus de nulle part. Je pense que cela peux se faire, Ouai. Quelle image a Bob Seeger avec ses cheveux longs et sa barbe ? Nous savons qu’il a une superbe voix et un super groupe. Il fait passer une ambiance et c’est suffisant. Il n’essaie pas d’être dans une posture d’acteur et d’être dix personnes différentes. Certaines personnes font cela très bien et c’est leur privilège. Springsteen est un bosseur, mais vous ne dites pas que c’est un bosseur parce qu’il a du talent. Pour être célèbre en Europe c’est aussi difficile mais ça peut être fait sans jouer le jeu des médias. Dans mon cas, j’ai eu une certaine publicité en Europe, mais ça n’a jamais été plus que d’autres personnes. J’ai beaucoup de fans ici et au Japon.
MS : Pensez-vous à ça en ce qui concerne votre carrière ?
RG : Le temps passe très vite si vous voyez ce que je veux dire ? Je n’y pense pas car je suis plus concerné par les choses immédiates qui ont du poids, comme un concert, une balance, et aller à la prochaine date. Je veux dire, je voudrais certainement être aussi célèbre que Springsteen ou Bob Seeger dans le long terme, mais je ne sais pas. D’une part vous êtes un musicien et vous voulez juste jouer ce qui vous plaît le plus, pour un bon public avec un succès raisonnable. C’est mon principal but, mais naturellement vous êtes un être humain et vous avez un égo comme tout le monde. Vous voulez être aussi célèbre que ce que vous pensez mériter ou ce que les autres pensent que vous devriez être. Et bien je suis heureux de faire ce que je fais, mais je ne planifie rien dans ma tête en vue du succès comme c’est le cas d’autres personnes et ça ennuie certaines personnes qui ont affaire avec moi.
MS : La première fois où nous nous sommes parlés était à St Louis, vous ne devez probablement pas vous rappelez, mais j’ai été surpris qu’après le concert vous soyez silencieux en dehors de la scène et vraiment relax et satisfait. Que va-t-il se passer ce soir et à partir de maintenant quand vous arrivez sur scène avec la banane ? C’est comme deux personnes différentes. Une fois que vous vous levez là c’est une autre histoire.
RG : [Rires] C’est ainsi, quelque fois je ne me reconnais pas moi-même quand je sors de scène. Je ne sais pas. Je ne suis pas conscient de ce changement à la Jekyll et Mr Hyde. Je pense qui si j’étais aussi fou en dehors de la scène que sur la scène, les gens m’enfermeraient ou ne voudraient pas me parler.
MS : Que se passe t-il dans votre tête à partir de maintenant jusqu’à la scène ? Pensez-vous à la musique ou au blues ou quelque chose d’autre ?
RG : Je ne sais pas. Même si vous le faîte si souvent, je reste toujours aussi nerveux. C’est le bruit, les gens, l’attente que je devine ; le plaisir de jouer – la libération de jouer. Pour moi jouer est une grande délivrance de la journée. Je ne peux pas vraiment expliquer ce à quoi je pense. Quand je monte sur scène, j’ai envie de causer un peu de boucan et m’amuser. Evidemment si je partageais la scène avec quelqu’un d’autre je serai plus en retrait je pense. Si vous êtes seul sur scène vous devez cogner dur vous savez.
MS : Etes-vous optimiste à propos de l’avenir du Rock ? A ce stade les choses ne sont pas très excitantes.
RG : Je suis toujours optimiste à propos de la musique en général. Je pense que les choses vont un peu de travers. Je suis un peu inquiet du contrôle du business sur la musique et la radio – ce genre de choses. Je suis agacé que le système de Radio AM soit muselé et que les DJ ne soient pas autorisées à passer les disques qu’ils veulent mais qu’on leur fait passer les disques que le public veut soit disant écouter. Ce qui signifie qu’ils veulent entendre Grease, la fièvre Disco, 15 heures par jours. Je pense que la radio devrait se détendre un peu. Et le business à propos de passer rien de plus que deux minutes et trente secondes - ce n’est pas très sain. C’est trop Big Brother. Même les radios FM ont été affecté – tout dépend de la publicité et ce genre de chose. Je n’envie pas la grande époque des 60’s, elle n’était pas parfaite non plus, mais il y avait un certain sens de l’expérimentation, ne pas seulement passer les vingt premiers disques, ce genre de chose. Vous savez maintenant nous avons la new wave et beaucoup de groupe ne savent pas jouer. Mais beaucoup d’entre eux ont prouvé qu’il est possible de changer les anciens. Les Stones par exemple, en lâchant les grandes scènes en jouant avec des amplis plus petits. Les radios européenne ne sont pas meilleures non plus, elles n’on pas le système AM et FM comme aux Etats-Unis. Là ils aiment cataloguer la musique comme le rythm n’ blues.
MS : Juste pour conclure, que va-t-il se passer dans le futur proche pour vous ? Avez-vous des albums de prévus ou écrivez-vous des chansons ?
RG : J’ai beaucoup de squelettes de chansons qui ont besoins d’être étoffés. J’ai beaucoup de bonnes idées de chansons. J’ai des chansons qui n’ont pas été répété encore. Après ces quatre semaines de tournées, nous retournerons faire une tournée britannique en décembre et janvier – une tournée irlandaise pour Noël. Ensuite une petite tournée espagnole et portugaise. En ce qui concerne le prochain album, cela dépendra de la réception de Photo-Finish. Nous pouvons en faire un autre en janvier ou février et le sortir en été ou au début de l’automne. Nous pourrions venir plus souvent ici, New York ou Los Angeles. Sinon cela ruinera tout le travail acharné que nous avons fait ici. C’est notre trentième tournée alors. Si vous retournez en Europe, vous pouvez facilement être lié et les tournées prennent du retard. Mais là encore nous n’abandonnerons pas l’Europe non plus. J’en suis à ce point où je peux me concentrer sur l’Amérique. J’aimerai être aussi célèbre que Springsteen ou Seeger par tous les moyens. Mon ambition à long terme est d’avoir un album dans le top 10 américain, et pour l’obtenir il faut être ambitieux. Mais si l’ambition outrepasse le plaisir de le faire, vous êtes en difficultés. Certaines personnes me voient comme le dernier croisé du blues ou une sorte d’indépendant parce que je fais certaines choses à ma façon. Je me moque d’être un indépendant, mais je ne veux pas être le dernier de n’importe quoi.
L'interview a lieu à Los Angeles dans un hôtel proche du Starwood Ballroom où Rory a joué en décembre 1978. Mark Stevens a interviewé le guitariste pour le Triad Magazine basé à Los Angeles et un article intitulé "Rory Gallagher. Meat N' Potatoes Rock N' Roll" paru dans le numéro de février 1979. Le jour de l'interview Mark Stevens avec un enregistreur en main a aussi observé le groupe de Rory lors d'une balance. Le groupe interpréta plusieurs titres incluant "Cloak & Dagger" de Photo Finish, une torride interprétation de "Overnight Bag" aussi de Photo-Finish et des versions instrumental du tube des Beatles "Words Of Love" et "They Don't Make Them Like You Anymore" de Tattoo.
MS: Comment se fait-il que vous ne jouez pas dans une grande salle ce soir où vous pourriez jouer devant un public plus large ?
RG: Nous aurions pu le faire. Nous aurions pu jouer au Civic Center ou le Shrine. La planification de cette tournée a été pensée comme une tournée des clubs. Ce qui mets les choses un peu de travers dans certaines villes parce que les gens pensent que si vous ne faites pas de gros concerts c'est que vous êtes au plus bas ou quelque chose comme ça. Nous voulions simplement faire une tournée du club sans être impliqué dans le méli-mélo d'une tournée avec Aerosmith, ce que nous avions déjà fait en faisant grandes salles après grandes salles. Cette fois c'est simple - nous sommes de retour dans les clubs et nous nous éclatons bien. Spécialement maintenant avec le nouveau line up, ça a été génial. Il est difficile de faire deux concerts en une nuit, parce que je ne fais pas deux concerts de 45 minutes mais je fais deux à trois heures. C'était génial à l'Elmer Campbell de Toronto. Là encore nous aurions pu faire une grande salle. Nous avons fait le Bottom Line a New York pour plusieurs soirs. Nous faisons ce genre de chose partout. Ça te remet les pieds sur terre. Mais la prochaine fois nous ferons sûrement quelque chose de plus grand.
MS: Qu'est-ce que vous avez fait pendant ces deux années ? Vous êtes partis si longtemps.
RG:[Rire] Ma Zodiac doit avoir été jusqu'à la crique ces deux dernières années. Premièrement nous avions prévu de sortir un nouvel album. L'année dernière au même moment nous étions en studio. Nous voulions sortir un album pour le 1er janvier. A un moment nous avons vraiment pensé qu'il sortirait pour cette période de l'année, mais ça ne s'est pas fait. Quoiqu'il en soit nous avons travaillé dessus, mais les choses se sont compliquées dans le studio et il a été retardé. Et j'ai du revenir dessus quelques semaines. Alors là j'ai perdu trois mois dans le studio. De toute façon j'en avais tellement marre avec ce truc et même si ça m'a coûté une fortune. J'ai abandonné l'album le dernier jour où il a été coupé. Je n'ai jamais pensé que je pourrais le faire, mais il y avait beaucoup de pressions pour le sortir. Je n'étais pas satisfait de la qualité des chansons.
MS: Ces chansons abandonnées sont-elles les mêmes que celle sur Photo-Finish ?
RG: Environ la moitié - ce n'était pas à cause du matériel ou des musiciens ou quelque chose comme ça. Ce n'est pas une question d'approche du côté technique tout marchait. Alors j'ai laissé tomber aux alentours de février et ensuite je me suis cassé le pouce devant l'hôtel, le jour après avoir pris ma décision sur l'album.
MS: Votre pouce droit ?
RG: Ouai. Je ne peux toujours pas le tendre entièrement mais je peux jouer avec. Ça ressemble à une histoire de malchance. Pendant six semaines j'ai eu un pansement dessus. Alors après j'ai du annulé la tournée allemande. Peu importe, mon pouce va mieux et nous avons fait une tournée britannique. C’était l'été dernier et nous étions prêts à refaire un album pour ainsi dire, et j'ai décidé de changer le line up après six ans. Aussi j'ai eu différent batteur et j'ai laissé tomber les claviers. Je suis retourné en studio. Trouvé un nouveau batteur a été difficile, parce qu'il y en a beaucoup à Londres. Ils sont formidables mais ils ne comprennent rien au rythm n' blues. Ils vont faire du Billy Cobham ou ils vont faire du Disco. J'ai été chanceux de trouver Ted (Mckenna) au dernier moment. Ce type peut tout faire.
MS: Où auditionniez-vous lorsque vous l'avez trouvé ?
RG: J'auditionnais des batteurs, et l'ingé-son avec qui je travaillais au studio à Londres venait juste de le rencontrer et il l'a appelé. Il est venu et nous avons fait l'album en quatre semaines en Allemagne. C’était comme un village avec un hôtel et deux bars. Il n'y avait pas à conduire- vous vous leviez le matin et marchiez jusqu'à la ville.
MS: Y avait-il de bonnes installations - un bon studio ?
RG: Oh le studio était parfait. Il était à 13 kilomètres de Cologne. Alors vous étiez près d'une grande ville si vous vouliez en être proche d'une. Le studio était un 24 pistes. Nous avons apporté un ingé-son irlandais qui avait travaillé à Londres et qui avait fait Venus & Mars (Paul McCartney), et Let It Bleed (The Rolling Stones) et beaucoup de disques des Kinks. Il était génial, le studio était génial et le groupe était génial. Nous avons ajouté de nouvelles chansons et les autres ont été réarrangés. Tout à très bien marché au final.
MS: Quelles sont les nouvelles chansons sur Photo-Finish, et qu'est-il arrivé à celles que vous avez écartées ?
RG: J'ai toujours celles que j'ai écartées. Mais il se trouve que j'en ai écrit beaucoup de nouvelles que je croyais plus en harmonie. Je voulais juste les mélanger, je l'avoue. Les nouvelles sont "Shadow Play", " Shin Kicker", "The Last Of The Independents" et "Cloak & Dagger". Celles qui ont été réarrangées sont "Mississippi Sheiks", "Brute Force", "Fuel To The Fire" et "Cruise On Out". Nous en avons laissé quatre - elles ne referont probablement jamais surface mais elles pourraient. C'est déjà arrivé avant, vous prenez du recul et vous décidez que cette chanson était bonne. Mais cette fois j'ai trouvé que les nouvelles étaient immédiates et elles m'ont donné l'inspiration pour prendre le dessus. Ensuite nous étions de retour sur la route avec un nouveau label - six semaines en Europe. Ce qui a été la meilleure tournée européenne que j'ai pu faire. C'était génial d'être de retour sur scène après tout ces hauts et ces bas. Quand vous prenez du recul, ce n'était pas réellement des hauts et des bas mais ça y ressemblait sur le moment, parce que vous savez que ces personnes diraient "Bon sang où est l'album ?" et "Tu ne peux plus écrire de chansons, qu'est-ce qui ne va pas avec toi ?" Ou les gens penseront que tu es paresseux, ce que je n'étais pas. Certaines fois cela est louable de refaire quelque chose. Tu dois être satisfait. Je sais que j'ai un album, que je peux jouer sans esprit critique et l'apprécier.
MS: Vous avez vraiment un feeling live dans cet album et l'autre chose qui m'est venu à l'esprit c'est votre voix. Avez-vous travaillé votre voix avec des exercices ou quelques choses d'autres ? Votre chant est très fort.
RG: Ce que j'ai fait pour les premiers albums, les albums pour polydor, c'est que j'avais l'habitude de chanter live. Nous avons fait beaucoup d'albums. Nous avons au moins fait deux albums en une année, ce qui est un travail difficile en plus des nombreux concerts. Comme vous évoluez au fil des ans, vous devenez plus conscient de chanter mieux. Vous le faites de mieux en mieux, vous le faites plus fort. Je ne crains plus les overdubs vocaux et puis. J'ai l'habitude d'être singulier à ce sujet. Je voulais faire Live/Studio, de faire tout live. Mais maintenant je préfère faire une combinaison live/studio, rythmique et chant ou si c'est vraiment une partie vocale formidable nous la doublons, ou je fais une partie vocale complète. J'ai l'habitude de me sentir terriblement maladroit sans rien dans les mains. J'ai l'habitude d'essayer que ce soit aussi instinctif que possible, mais maintenant je peux aussi partager mon cerveau et être technicien. Mais toutes les chansons restent à 90% Live. Ensuite nous pourrions overdubbé avec un peu de solo ou de percussion.
MS: Que raconte "The Last of the Independents»? Cela sonne comme si c'était une suite de "In Your Town". Mais d'une certaine façon cela parle de vous même. Aviez-vous ça en tête lorsque vous écriviez cette chanson ?
RG: Non mais certaines personnes me l'on dit. Ils ont pensé que j'étais le dernier d'un groupe particulier de gens, ou que j'étais indépendant ou quelque chose comme ça. Peut-être le suis-je un peu, mais j'en doute. La chanson m'est venue lorsque j'ai écrit le titre ensuite je l'ai écrite. En l'écrivant j'ai réalisé que j'avais lu la chronique du film "Charlie Varrick" (1973) avec Walter Matthau. L'avez-vous vu ? Le vieil escroc qui retourne la banque. Et fondamentalement c'est l'histoire. Le film Charlie Varrick était sous-titré "The Last Of The Independents". J'ai aimé l'histoire mais je n'ai jamais vu le film. N'ayant pas vu le film je ne peux que seulement deviner ce qu'il raconte. Mais l'histoire est un peu comme un autre film que Joseph Losey a réalisé avec Stanley Baker, "The Criminal" (1960). C'est à propos d'un type qui est le seul à savoir où l'argent a été planqué des années plus tôt, qui a passé son temps en prison et qui en sort, et ils sont tous après lui pour essayer de le trouver. La chanson est à propos de ce que le type fait. Ils sont après lui sur un jumbo jet. Il s'enfuit par une chute à linge à Chicago. C'est juste une chanson de gangster comique avec un bon son à la Bo Diddley.
MS: Quel est le vers sur cette chanson, qui fait comme ça "Chante comme un..." ?
RG:"Chante comme un canari". J'ai vu un film avec un dialogue de gangster qui disait "Je ne chanterai pas comme un canari, je ne donnerai pas de noms, je pourrais avoir besoin d'une protection policière, mais je fais cavalier seul."
MS: On peut penser que le syndicat du crime fait référence aux maisons de disques.
RG: [Rires] Vous pourriez faire un genre d’entame à la Bob Dylan là dessus. J'étais conscient du fait qu'avec ce titre certaines personnes me verraient comme le dernier croisé du blues ou être une sorte d'indépendant.
MS : Beaucoup de choses ont changé dans le Rock n’ Roll ces dernières années n’est-ce pas ?
RG : Les choses sont devenues très formelles. Il y a beaucoup de Disco et de groupes préfabriqués. En Angleterre les groupes sont devenus si grand que c’était le Shea Stadium ou rien. Et ils avaient 15 limousines et une scène à la Cecil B. Demille. Mais au moins il y a une certaine sobriété que ceux de la New Wave ont apportée. Mais certaine personne de la New Wave prétendent être né hier et prétendent qu’ils n’ont jamais entendu Eddie Cochran ou Muddy Waters.
MS : Je pense à des groupes comme Boston ou Kansas.
RG : Et bien Kansas à payer son tribut, ils sont de la partie depuis longtemps. Si je regarde le classement dans le billboard et ces magazines, les seules disques que j’aime sont ceux des Stones et de Springsteen. Boston et Kansas j’aime les voir dans les charts, mais il y a trop de musique formelle et ce que j’appelle de la musique synthétique préfabriquée. Il n’y a plus trop de musique funky et torride maintenant. Il y a de la musique lourde mais pas le genre de musique indépendante. En Angleterre les choses sont allées trop loin avec la New Wave et le Punk, mais je pense que c’est un mouvement plus positif que les autres choses qui sortent. Elvis Costello est bon. Je peux entendre l’écho de plein de gens dans sa musique, mais ils ne les créditent pas alors que Springsteen que j’admire considérablement est tellement honnête et ouvert sur un tas de choses. Il a été un tel fan de Rock pendant des années et il fait son propre truc.
MS : Quelles chansons du nouvel album aimez-vous le plus et comment l’album s’inscrit dans ce que vous avez fait par le passé, spécialement depuis ce break de deux ans ?
RG : Je pense que c’est différent de Calling Card. Je pense que Calling Card est un album que j’aime. Il a un bon son et un bon niveau de feeling, mais je ne pense pas qu’il ait l’excitation du nouvel album. Je pense que celui-ci est le meilleur album du lot. Les chansons tiennent la route, le rythme est là. Nous n’avons pas sur joué ou sous joué, il y a plein de sons de guitare mais ce n’est pas un trip égoïste. Je pense que j’aime naturellement tous les albums d’une certaine façon. C’est très difficile de comparer. Certaines personnes pensent que c’est un ensemble de trois pièces et que c’est lié à Deuce, le premier album [Eponyme] et les albums avec Taste. Je pense que c’est un peu comme Tattoo en termes de certaines chansons comme « Cradle Rock », « Sleep On The Cloth Line », ce genre de morceaux graveleux. J’ai laissé tomber les chansons qui étaient sans expression de toute façon. Je voulais que ce soit vraiment fort et une sorte de coup de poing.
MS : A propos de la direction, savez-vous où vous vous diriger d’album en album ?
RG : Et bien j’ai eu assez de recul pour le faire cette fois-ci, et bien sûr la vision devient claire à mesure que le temps passe. Même si j’aime jouer de la guitare acoustique, je voulais que l’album soit rythmique et Hard, pas Hard dans le type Hard Rock, Heavy Metal, mais de la musique musclée. J’ai conscience que certains critiques disent « Oh il ne fait juste que des vieux Rock et blues, il ne change pas, ou il ne fait pas de la fusion ». Les gens attendent de moi que je change, mais ce serait un changement feint. Je pourrais faire un album de fusion juste comme ça, et ça serait amusant, ou faire un album de reggae et porter un chapeau de cow boy et alors tout le monde dirait « Il progresse ». Ce n’est pas progresser, c’est juste jouer différents jeux avec les médias. Maintenant ce que je veux faire c’est jouer de la musique dont je pense qu’il y a un manque flagrant de proximité. Il y a très peu de gens qui font de la meat-and-potatoes music avec des sons intéressant. Je fais le fanfaron à propos de ça [Rire]. Non il vaut mieux des gens qui jouent bien de la musique solide, et je déteste voir ce genre de choses mourir. D’une autre façon, je ne veux pas juste recréer la vieille musique blues – je veux faire de nouvelles sonorités. Mais évidemment n’importe qui, qui m’écoute peut voir que je suis un fan de blues et de Rock. C’est mon ambition.
MS : Vous parlez des médias et cela me fait penser que beaucoup de musiciens Rock se créer une image publique. Ce n’est évidemment pas votre cas. Mais pouvez-vous être une Rock Star et devenir énorme sans faire ça ? Bruce Springsteen n’est pas là dedans, est-ce que ce genre de personne vous donne de l’espoir ?
RG : Oui Springsteen et Bob Seeger. Ce qui est encourageant parce qu’ils ne le font pas avec des sons faibles venus de nulle part. Je pense que cela peux se faire, Ouai. Quelle image a Bob Seeger avec ses cheveux longs et sa barbe ? Nous savons qu’il a une superbe voix et un super groupe. Il fait passer une ambiance et c’est suffisant. Il n’essaie pas d’être dans une posture d’acteur et d’être dix personnes différentes. Certaines personnes font cela très bien et c’est leur privilège. Springsteen est un bosseur, mais vous ne dites pas que c’est un bosseur parce qu’il a du talent. Pour être célèbre en Europe c’est aussi difficile mais ça peut être fait sans jouer le jeu des médias. Dans mon cas, j’ai eu une certaine publicité en Europe, mais ça n’a jamais été plus que d’autres personnes. J’ai beaucoup de fans ici et au Japon.
MS : Pensez-vous à ça en ce qui concerne votre carrière ?
RG : Le temps passe très vite si vous voyez ce que je veux dire ? Je n’y pense pas car je suis plus concerné par les choses immédiates qui ont du poids, comme un concert, une balance, et aller à la prochaine date. Je veux dire, je voudrais certainement être aussi célèbre que Springsteen ou Bob Seeger dans le long terme, mais je ne sais pas. D’une part vous êtes un musicien et vous voulez juste jouer ce qui vous plaît le plus, pour un bon public avec un succès raisonnable. C’est mon principal but, mais naturellement vous êtes un être humain et vous avez un égo comme tout le monde. Vous voulez être aussi célèbre que ce que vous pensez mériter ou ce que les autres pensent que vous devriez être. Et bien je suis heureux de faire ce que je fais, mais je ne planifie rien dans ma tête en vue du succès comme c’est le cas d’autres personnes et ça ennuie certaines personnes qui ont affaire avec moi.
MS : La première fois où nous nous sommes parlés était à St Louis, vous ne devez probablement pas vous rappelez, mais j’ai été surpris qu’après le concert vous soyez silencieux en dehors de la scène et vraiment relax et satisfait. Que va-t-il se passer ce soir et à partir de maintenant quand vous arrivez sur scène avec la banane ? C’est comme deux personnes différentes. Une fois que vous vous levez là c’est une autre histoire.
RG : [Rires] C’est ainsi, quelque fois je ne me reconnais pas moi-même quand je sors de scène. Je ne sais pas. Je ne suis pas conscient de ce changement à la Jekyll et Mr Hyde. Je pense qui si j’étais aussi fou en dehors de la scène que sur la scène, les gens m’enfermeraient ou ne voudraient pas me parler.
MS : Que se passe t-il dans votre tête à partir de maintenant jusqu’à la scène ? Pensez-vous à la musique ou au blues ou quelque chose d’autre ?
RG : Je ne sais pas. Même si vous le faîte si souvent, je reste toujours aussi nerveux. C’est le bruit, les gens, l’attente que je devine ; le plaisir de jouer – la libération de jouer. Pour moi jouer est une grande délivrance de la journée. Je ne peux pas vraiment expliquer ce à quoi je pense. Quand je monte sur scène, j’ai envie de causer un peu de boucan et m’amuser. Evidemment si je partageais la scène avec quelqu’un d’autre je serai plus en retrait je pense. Si vous êtes seul sur scène vous devez cogner dur vous savez.
MS : Etes-vous optimiste à propos de l’avenir du Rock ? A ce stade les choses ne sont pas très excitantes.
RG : Je suis toujours optimiste à propos de la musique en général. Je pense que les choses vont un peu de travers. Je suis un peu inquiet du contrôle du business sur la musique et la radio – ce genre de choses. Je suis agacé que le système de Radio AM soit muselé et que les DJ ne soient pas autorisées à passer les disques qu’ils veulent mais qu’on leur fait passer les disques que le public veut soit disant écouter. Ce qui signifie qu’ils veulent entendre Grease, la fièvre Disco, 15 heures par jours. Je pense que la radio devrait se détendre un peu. Et le business à propos de passer rien de plus que deux minutes et trente secondes - ce n’est pas très sain. C’est trop Big Brother. Même les radios FM ont été affecté – tout dépend de la publicité et ce genre de chose. Je n’envie pas la grande époque des 60’s, elle n’était pas parfaite non plus, mais il y avait un certain sens de l’expérimentation, ne pas seulement passer les vingt premiers disques, ce genre de chose. Vous savez maintenant nous avons la new wave et beaucoup de groupe ne savent pas jouer. Mais beaucoup d’entre eux ont prouvé qu’il est possible de changer les anciens. Les Stones par exemple, en lâchant les grandes scènes en jouant avec des amplis plus petits. Les radios européenne ne sont pas meilleures non plus, elles n’on pas le système AM et FM comme aux Etats-Unis. Là ils aiment cataloguer la musique comme le rythm n’ blues.
MS : Juste pour conclure, que va-t-il se passer dans le futur proche pour vous ? Avez-vous des albums de prévus ou écrivez-vous des chansons ?
RG : J’ai beaucoup de squelettes de chansons qui ont besoins d’être étoffés. J’ai beaucoup de bonnes idées de chansons. J’ai des chansons qui n’ont pas été répété encore. Après ces quatre semaines de tournées, nous retournerons faire une tournée britannique en décembre et janvier – une tournée irlandaise pour Noël. Ensuite une petite tournée espagnole et portugaise. En ce qui concerne le prochain album, cela dépendra de la réception de Photo-Finish. Nous pouvons en faire un autre en janvier ou février et le sortir en été ou au début de l’automne. Nous pourrions venir plus souvent ici, New York ou Los Angeles. Sinon cela ruinera tout le travail acharné que nous avons fait ici. C’est notre trentième tournée alors. Si vous retournez en Europe, vous pouvez facilement être lié et les tournées prennent du retard. Mais là encore nous n’abandonnerons pas l’Europe non plus. J’en suis à ce point où je peux me concentrer sur l’Amérique. J’aimerai être aussi célèbre que Springsteen ou Seeger par tous les moyens. Mon ambition à long terme est d’avoir un album dans le top 10 américain, et pour l’obtenir il faut être ambitieux. Mais si l’ambition outrepasse le plaisir de le faire, vous êtes en difficultés. Certaines personnes me voient comme le dernier croisé du blues ou une sorte d’indépendant parce que je fais certaines choses à ma façon. Je me moque d’être un indépendant, mais je ne veux pas être le dernier de n’importe quoi.
Dernière édition par Garby le Lun 03 Sep 2012, 01:00, édité 11 fois
Re: Les interviews de Rory
L'interview originale: http://users.tkk.fi/khagelbe/rory/articles/photofinish.html
Re: Les interviews de Rory
Superbe interview, merci pour la traduction .
Sgt. Pepper- Messages : 643
Date d'inscription : 01/07/2011
Age : 34
Re: Les interviews de Rory
Content que ça vous plaise
J'avoue avoir adapter à ma sauce quand il y avait des termes que je ne comprenais pas. Je pense cependant avoir réussi à retranscrire de façon plus ou moins correct.
J'avoue avoir adapter à ma sauce quand il y avait des termes que je ne comprenais pas. Je pense cependant avoir réussi à retranscrire de façon plus ou moins correct.
Re: Les interviews de Rory
Garbage Man a écrit:Content que ça vous plaise
J'avoue avoir adapter à ma sauce quand il y avait des termes que je ne comprenais pas. Je pense cependant avoir réussi à retranscrire de façon plus ou moins correct.
Mon prof d'Anglais de la Fac te dirait que c'est comme ça qu'il faut faire! La règle d'or dans une traduction ne jaais traduire mot à mot mais trouver l'expression française qui se rapproche le plus du sens de la phrase.
__________________________________________
"On est un groupe de rock, Et on joue du rock, c'est tout ce qu'on fait. On debarque dans votre ville, on vous nique la tête avec notre rock et on dégage." Lemmy Kilmister
Emi- Messages : 4358
Date d'inscription : 13/01/2011
Age : 46
Re: Les interviews de Rory
Oui entre l'anglais et le français beaucoup d'expressions, d'images sont exprimées de façon différentes. Alors la traduction mots pour mots devient inutile.
Par contre en ce qui concerne le passage où il parle des techniques d'enregistrement j'avoue avoir fait à l'arrache et ce n'est peut être pas très clair.
Par contre en ce qui concerne le passage où il parle des techniques d'enregistrement j'avoue avoir fait à l'arrache et ce n'est peut être pas très clair.
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