Irish Tour '74 (1974)

"En 1974, Rory Gallagher n'est plus à présenter... cela fait alors 4 ans qu'il a quitté le power trio Taste avec lequel il a connu la reconnaissance ultime lors du Festival de l'île de Wight en août 1970 et qu'il s'est lancé dans une carrière solo des plus prometteuse. Avec déjà 5 albums au compteur dont un live (le fameux Live in Europe) Rory remet le couvert avec une tournée intense à travers l'Irlande dont deux dates serviront de support pour ce deuxième album live.

Initialement baptisé Irish Tour 74' il sera rebaptisé Irish Tour lors de sa réedition CD et verra son contenu légèrement modifié avec le remplacement du titre Just a Little Bit par un court instrumental d'une trentaine de seconde Maritime. De plus sa jaquette d'origine d'un gris très sobre est remplacé par une photo de Rory guitare en main semblant plus dater de la fin des 70's.

Dès les premières notes le ton est donné, le son de la strat au vernis élimé investi l'espace et retient directement l'attention. Rory lance alors le riff explosif de Cradle Rock nouveau titre issu de l'album Tattoo. Le moment de grâce de ce morceau reste sûrement le passage au bottleneck où Rory chante à l'unisson avec sa guitare (ce qui est en quelque sorte la marque de fabrique du guitariste irlandais).

Rory présente alors son groupe composé de Rod De' Ath (batterie), Lou Martin (clavier) et de l'inséparable Gerry Mc Avoy (basse) qui est sûrement la meilleure formation avec laquelle le guitariste irlandais a pu évoluer au cours de sa carrière.

Gallagher se fait alors plaisir en reprenant un titre d'une de ses idoles Muddy Waters avec I Wonder Who... un slow blues où Rory fait part de son amour pour le Blues et expose sa virtuosité à travers des bends dégoulinant de feeling et de rage.

Le disque se poursuit avec toujours autant d'intensité avec notamment un de ses titres les plus forts Tattoo'd Lady issu lui aussi de l'album Tattoo où Rory se fend d'un solo d'anthologie.
Too Much Alcohol reprise du bluesman J.BB Hutto que Rory reprend d'habitude en acoustique est reprise ici à l'électrique dans une version non pas dénué d'intérêt mais qui souffre un peu de la comparaison avec les versions habituelles.

Avec As the Crow Flies reprise de Tony Joe White, Gallagher prouve quel guitariste doué et éclectique il pouvait être. Avec sa National Resonator il fait sonner ce titre acoustique avec autant d'énergie que les titres les plus Rock de son répertoire.

Sur A Million Miles Away une nouvelle facette de son talent peu reconnu et bien trop éclipsé par ses talents de guitariste apparaît à savoir ses talents de parolier. Avec ce titre Rory crée un hymne à la solitude. Assis au comptoir du Bar d'un hôtel il se sent à des "millions de kilomètres naviguant comme une épave dans une baie balayée par le vent". Connaissant un peu la personnalité solitaire de Gallagher ces paroles ont tout du texte autobiographique.
Bien sûr la musique n'est pas en reste Rory demeure toujours aussi brillant et habile dans son art et propose ici une version puissante et une perfection qu'il atteindra rarement sur ce titre lors des tournées qui suivront.Les autres musiciens aussi se démarque sur ce titre avec notamment un splendide solo d'orgue de Lou Martin.

Sur les titanesques Walk on Hot Coals et Who's that Coming ? Rory transcende l'auditoire à l'aide de son bottleneck en prouvant (si il est utile de le rappeler) quel virtuose il était.

Ce Irish Tour perd malheureusement un peu de sa magie et de sa cohérence avec Stompin' Ground (After Hours) un titre studio mis en fin d'album ainsi que le court instrumental Maritime qui achève ce live d'une drôle de manière.
Malgré ce petit détail Irish Tour demeure un sommet dans la discographie de Rory Gallagher que tout fan se doit de posséder."

sylvain- a écrit:à l'invitation de Chino je vais juste, içi, en qq mots, raconter mon tardif mais néanmoins coup de coeur pour le "IRISH TOUR".
D'abord les circonstances: car je me suis mis ce CD sur la platine ce samedi matin dernier, un concert qui attendait dans ma boite à musique depuis bientôt une décade. La journée n'était pas pluvieuse mais moi j'étais en dessous de tout, le moral à zéro, out et KO (ça arrive parfois) - je tentais de donner à cette atmosphère qui tendait vers le lugubre, une tonalité moins rugueuse et c'est à ce moment que je me suis décidé à me ré-couter le "IRISH TOUR" déja entre-écouté dans la semaine.
ça à été une bonne idée car je ne sais pas par quelle magie, mais ce blues (un blues "celtique" je dirais même) chanté par Gallagher en 74 m'a réellement touché - c'est peut-être la sincérité de l'Irlandais, une ambiance particulière lors de ce concert ou je ne sais quoi? mais l'énergie, la simplicité "beuglante" de Gallagher, cette voix chaude, ce jeu inspiré qui régnait m'a re-donné une vitalité qui alors stagnait lamentablement au fin fond de mes pompes.... un regain de vitalité, d'envie, c'est bien ça... et je ne dit pas ça par flaterie ni superstition, je crois qu'il y a vraiment des artistes qui nous aident à vivre ou/et à survivre de temps en temps, alors: chapeau bas ! - je ne sais pas pour Gallagher, ses autres prestations, mais ce concert est un moment unique, c'est une certitude pour moi, ce devait être aussi un instant privilégié pour Gallagher qui jouait alors devant ses compatriotes, pour un Irlandais ça n'a pas son équivalent.
voilà.
sinon, quoi dire ?.... un titre m'a particulièrement ému, c'est ce morceau acoustique de presque 6 mn "As the Crow Flies ", titre envoutant et interprété de façon presque surnaturelle par Gallagher, un grand moment; "Cradle Rock" et "I Wonder Who" avec leurs riffs bluesy vous entrainent d'emblée en vous prenant aux tripes vers ce concert de folie et indépendamment du jeu guitaristique de Gallagher, il y a une sorte de "vérité" dans le blues chanté par cet artiste, comme si il mettait son âme à nue parfois; il m'est arrivé de rencontré ça, cette sensation, avec qq autres artistes, et non des moindres, tels que Clapton par exemple.

on le sent sur ce live, ce mec vivait quelque chose d'intense, une sorte de lien intime et presque incommensurable avec ce que les dictionnaire appellent "le Blues", une musique indéfinissable paradoxalement, presque insaisissable mais que certains artistes nous révèlent à nous même: ils possèdent ce don

donc, "IRISH TOUR" je crois, est entré derechef dans le petit panthéon de mes albums que même que si je devais me barrer sur une ile déserte et bah ils voyageraient avec moi - :D enfin, j'en ai la quasi certitude.

La pinte de bière n'est pas fournie avec le disque, mais c'est vraiment le moment, aussi, de savourer jusqu'à la jouissance, ce délicieux breuvage.

JOEY a écrit:Un des plus grands live de l'histoire comme il est dit plus haut et un des meilleurs live officiel de Rory.
On y retrouve toute l'étendue de son talent, autant en électrique qu'en acoustique.
Peut-être le guitariste le plus complet de tous les temps.
Le seul live qui m'a toujours laissé assez froid étant le live "In Europe", surement trop blues puriste pour moi.

stormbringer74 a écrit:wow.. une pièce qui doit valoir son pesant d'or..

Tontonjimi a écrit:t'as fouillais dans la cave de Donal Gallagher ou quoi?

Chino a écrit:

Tontonjimi a écrit:t'as fouillais dans la cave de Donal Gallagher ou quoi?

Non, je l'ai chopé sur eBay. Le prix? 35 euros. Et ouais.

Chino a écrit:

Tontonjimi a écrit:t'as fouillais dans la cave de Donal Gallagher ou quoi?

Non, je l'ai chopé sur eBay. Le prix? 35 euros. Et ouais.

jack17 a écrit:superbe, garde le bien , il n'y a pas beaucoup d' exemplaire!

Et le son? ça doit être très bon!